Le cliché d'une victime d'une frappe sur la maternité de Marioupol remporte le World Press Photo

Evgeniy Maloletka, lauréat du prix "World Press Photo" 2023, devant le cliché pour lequel il a été honoré, le  21 avril 2023 à Amsterdam
Evgeniy Maloletka, lauréat du prix "World Press Photo" 2023, devant le cliché pour lequel il a été honoré, le 21 avril 2023 à Amsterdam Tous droits réservés AP Photo/Peter Dejong
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Par euronews avec AFP
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Le photographe ukrainien Evgeniy Maloletka a reçu le prix de la photo de presse 2023 pour ce cliché d'une force symbolique évidente.

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C'est l'une des illustrations les plus marquantes, frappantes et douloureuses des premières semaines de l'invasion russe en Ukraine.  Tâtant le bas de son ventre arrondi pendant qu'elle était évacuée, blessée, de la maternité dévastée de Marioupol, Iryna Kalinina, le visage pâle, lutte. L'image, mettant en lumière "le meurtre des futures générations d'Ukrainiens", a remporté ce jeudi le premier prix du World Press Photo.

"Miron", qui tirait son nom du mot "paix", est mort-né à le suite de la frappe aérienne russe, presque deux semaines après le début de l'invasion de l'Ukraine. Une demi-heure plus tard, sa mère, âgée de 32 ans à peine, mourait à son tour.

Sa photo prise par Evgeniy Maloletka d'Associated Press (AP) "capture l'absurdité et l'horreur de la guerre" et "met en lumière le meurtre des futures générations d'Ukrainiens", a déclaré le jury du plus prestigieux concours de photojournalisme.

Cet Ukrainien, qui a été l'un des rares photographes à y documenter le siège, a raconté avoir conduit jusqu'à l'hôpital sitôt après qu'un projectile l'eut touché et avoir vu des secouristes bénévoles transporter une femme sur une civière.

AP Photo
Le cliché réalisé par Evgeniy Maloletka, à Marioupol, le 26 mars 2022AP Photo

"Pour moi, cette image, c'est l'image que je veux oublier. Mais je ne le pouvais pas", a raconté M. Maloletka dans une vidéo diffusée sur le site internet du World Press Photo.

"J'espère que tout le travail que nous avons fait aidera d'une manière ou d'une autre les gens à comprendre. Peut-être qu'il sera utilisé dans une affaire contre les crimes de guerre russes", a-t-il ajouté.

Symbole de la résistance ukrainienne, la cité portuaire de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, a été assiégée et bombardée pendant de longues semaines par les forces russes au début de l'invasion.

La frappe contre l'hôpital le 9 mars 2022, qui a fait trois morts et quelque 17 blessés, avait immédiatement suscité des condamnations à travers le monde.

Marioupol était finalement tombée en mai 2022 après une résistance acharnée. Selon Kyiv, elle a été à 90% détruite et au moins 20 000 personnes y ont péri. L'Union européenne avait qualifié son siège de "crime de guerre majeur".

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