Royaume-Uni : accusé de harcèlement, Dominic Raab, le vice-Premier ministre démissionne

Le vice-Premier ministre britannique Dominic Raab
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Par euronews avec AFP
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Le vice-premier ministre britannique Dominic Raab a annoncé vendredi sa démission après qu'un rapport indépendant a établi qu'il avait moralement harcelé des fonctionnaires, un revers pour le Premier ministre Rishi Sunak dont il était un proche allié.

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"Je vous écrit pour démissionner de votre gouvernement", écrit M. Raab, également ministre de la Justice, dans cette lettre adressée à Rishi Sunak. "J'avais demandé cette enquête et m'étais engagé à démissionner si elle établissait des faits de harcèlement, quels qu'ils soient. Je crois qu'il est important de respecter ma parole", écrit-t-il.

Accusé de harcèlement, le vice-Premier ministre britannique Dominic Raab a démissionné vendredi, un coup dur pour le Premier ministre Rishi Sunak dont il était un proche allié et qui avait promis un gouvernement intègre après les scandales de l'ère Johnson.

Un rapport indépendant remis jeudi au Premier ministre a établi que Dominic Raab, également ministre de la Justice, avait harcelé moralement des fonctionnaires dans de précédentes fonctions ministérielles.

Cette enquête avait été lancée à la suite de huit plaintes concernant son comportement quand il était ministre des Affaires étrangères, ministre du Brexit ou encore lors d'un précédent passage au ministère de la Justice.

Selon M. Raab, le rapport, qui n'a pas encore été rendu public, "a rejeté toutes les plaintes, sauf deux".

Lui a toujours démenti ces accusations qui empoisonnent depuis des mois le gouvernement et ont soulevé de nombreuses critiques de l'opposition. Il continue de se défendre dans sa lettre de démission, jugeant "fausses" ces mises en cause.

"En fixant le seuil du harcèlement si bas, l'enquête établit un précédent dangereux" pour la conduite du gouvernement, estime-t-il encore.

"Les ministres devraient pouvoir critiquer directement" le travail des hauts fonctionnaires, ajoute-t-il, concédant que "bien sûr cela doit se faire dans des limites raisonnables".

Le quotidien britannique The Guardian avait rapporté en novembre que la nomination à la Justice de Dominic Raab avait été source d'angoisse pour de nombreux fonctionnaires, certains envisageant de démissionner.

Selon le journal, le personnel du ministère avait décrit une "culture de la peur" au sein d'un service dirigé par un "tyran" "malpoli" et "agressif".

De son côté, le tabloïd The Sun indiquait que M. Raab aurait lancé des tomates dans un accès de colère lors d'une réunion, ce qu'avait à l'époque nié son porte-parole.

"Confiance totale"

En février, M. Raab avait assuré sur Sky News s'être toujours "comporté de manière professionnelle tout au long de son mandat". Mais "si une allégation de harcèlement moral est confirmée, je démissionnerai".

Jeudi encore, Downing Street affichait sa "confiance totale" en son vice-premier ministre, tout en affirmant "étudier avec attention les conclusions du rapport".

Il s'agit du troisième ministre à quitter le gouvernement de Rishi Sunak après diverses accusations, une nouvelle tache sur la promesse du Premier ministre de montrer "intégrité, professionnalisme et responsabilité" au pouvoir après la succession de scandales sous Boris Johnson.

En novembre, Gavin Williamson, un ministre sans portefeuille, avait démissionné après des accusations de harcèlement.

Et en janvier, Rishi Sunak avait dû limoger le président du parti conservateur Nadhim Zahawi, qui siégeait à ce titre au conseil des ministres, pour des démêlés fiscaux.

L'affaire tombe mal pour le gouvernement conservateur à moins de deux semaines d'élections locales qui s'annoncent difficiles pour la majorité au pouvoir depuis 13 ans, surtout au moment où Rishi Sunak, à Downing Street depuis octobre, semblait stabiliser son parti après des mois de scandales et de chute dans les sondages.

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