Damas a commencé à modifier les documents officiels des Palestiniens de Syrie, en remplaçant le statut de "Palestinien syrien" par celui de "résident palestinien" et en supprimant l'appartenance géographique au profit du terme "étranger".
Le journal syrien Zaman al-Wasl a révélé dans un article spécial que les services de l'état civil en Syrie ont récemment commencé à apporter des modifications substantielles aux documents officiels des Palestiniens résidant dans le pays, où le terme "Palestinien syrien" a été supprimé et remplacé par "résident palestinien", ce qui signifie pratiquement la suppression de l'appartenance nationale et géographique de ces personnes, que ce soit sur le plan juridique ou symbolique.
Les modifications ne se sont pas limitées à la nationalité, mais ont également affecté le champ "gouvernorat", qui faisait auparavant référence à des lieux de résidence tels que Damas, Alep ou Daraa, où il a été remplacé par le mot "étranger", même pour les personnes nées et élevées sur le territoire syrien.
Des documents officiels confirment le changement
Selon Zaman al-Wasl, fondé en 2005 et connu pour son suivi attentif des affaires syriennes, un document d'enregistrement familial récent concernant des personnes âgées de 30 à 50 ans a été examiné et montre clairement les changements : La nationalité est devenue "résident palestinien" et le champ "gouvernorat" a été supprimé au profit d'une description générale "étranger".
Ce changement, effectué discrètement et sans annonce ou explication officielle de la part du gouvernement syrien, suggère que la mesure pourrait être appliquée rétroactivement, y compris aux générations nées en Syrie, estimées à des centaines de milliers de Palestiniens dont les parents et les grands-parents ont été déplacés de Palestine en 1948.
Contexte historique : le statut juridique exceptionnel des Palestiniens en Syrie
Depuis la Nakba de 1948, la Syrie a accueilli un grand nombre de réfugiés palestiniens, leur conférant un statut juridique relativement unique par rapport aux autres pays voisins.
Bien qu'ils n'aient pas obtenu la citoyenneté, ils ont pu bénéficier d'une résidence permanente, d'une éducation gratuite, du droit de travailler et de posséder des biens dans le cadre de restrictions spécifiques, et leurs documents civils ont été incorporés dans les registres de l'Autorité générale pour les réfugiés arabes palestiniens sous la supervision de l'État syrien, tout en conservant la nationalité "syro-palestinienne".
Cependant, le dernier amendement, comme l'indiquent les documents, menace ce statut juridique et fait des Palestiniens en Syrie de simples "résidents étrangers", sans aucune affiliation géographique ou nationale reconnue dans le pays d'accueil.
Préoccupations juridiques et humanitaires
Les changements en cours soulèvent des questions fondamentales sur l'avenir des Palestiniens en Syrie en termes de droits légaux, de la résidence au renouvellement des documents de voyage, sans parler de la possibilité d'affecter leurs chances d'obtenir des transactions officielles telles que le mariage, l'enregistrement, l'éducation et l'emploi.
Des questions sans réponse
À ce jour, les autorités syriennes n'ont publié aucune déclaration expliquant la raison, le contexte ou le calendrier de ces modifications, ce qui ne fait qu'accroître le niveau d'incertitude. Aucun média officiel ou semi-officiel n'a évoqué cette question, malgré ses ramifications juridiques, sociales et politiques.
Ce silence ouvre la porte à de multiples hypothèses : s'agit-il d'un prélude à de nouvelles politiques de réinstallation, d'une étape vers la redéfinition des personnes ayant le droit de résider en Syrie à l'avenir, ou s'agit-il simplement d'une formalité administrative ?
La modification du statut de "Syrien palestinien" en "résident palestinien" puis en "étranger" représente un changement dans le traitement administratif et juridique d'une grande partie des réfugiés palestiniens en Syrie.
En l'absence de clarification officielle, on craint que cette mesure ne soit le prélude à des politiques plus larges qui affectent l'identité des réfugiés et leur statut juridique et humanitaire, à un moment où les souffrances des Palestiniens de la diaspora s'aggravent.