Quatre jours après la reprise du conflit armé entre la Thaïlande et le Cambodge, le bilan humain s'élève à 11 morts : sept civils cambodgiens et quatre soldats thaïlandais, selon les autorités.
Quatre jours après la reprise du conflit armé entre la Thaïlande et le Cambodge, le bilan humain s'élève à 11 morts : sept civils cambodgiens et quatre soldats thaïlandais, selon les autorités.
Celle-ci ont également annoncé que plus de 500 000 personnes ont été évacuées des régions frontalières, trouvant refuge dans des tentes improvisés et des abris d'urgence installés dans des gymnases.
Au Cambodge, le président du Sénat, Hun Sen, a promis que le pays mènerait une lutte acharnée contre la Thaïlande. Dans une déclaration publiée sur Facebook et Telegram, Hun Sen a affirmé que le Cambodge s'était abstenu de riposter lundi à la suite des attaques de dimanche, mais qu'il avait commencé à tirer sur les forces thaïlandaises dans la nuit.
"Le Cambodge veut la paix, mais il est obligé de riposter pour défendre son territoire", a écrit Hun Sen. L'ancien Premier ministre, qui a dirigé le Cambodge pendant près de quarante ans jusqu'en 2023, date à laquelle son fils Hun Manet lui a succédé, est encore largement considéré comme le dirigeant de facto du pays.
Le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a déclaré mardi que le Cambodge n'avait pas contacté la Thaïlande au sujet d'éventuelles négociations et que les combats se poursuivraient.
La Thaïlande a affirmé que le Cambodge avait attaqué ses positions en premier avant que les troupes thaïlandaises ne procèdent à des frappes aériennes le long de la frontière lundi, décrivant les opérations comme des actions défensives visant des installations militaires.
Selon le porte-parole de l'armée thaïlandaise, le contre-amiral Surasant Kongsiri, ces opérations se poursuivront "jusqu'à ce que les attaques cessent".
Des milliers de personnes évacuées des deux côtés
Les derniers combats font suite à un accrochage qui a blessé deux soldats thaïlandais dimanche et a rompu le cessez-le-feu qui avait mis fin à cinq jours d'affrontements en juillet au sujet de différends territoriaux.
Ces affrontements ont fait au moins 48 morts des deux côtés et ont entraîné l'évacuation de plus de 300 000 civils.
Les habitants des zones frontalières contestées ont commencé à fuir par milliers lundi. L'armée thaïlandaise a déclaré que près de 500 abris temporaires avaient été mis en place dans quatre provinces frontalières, accueillant 125 838 personnes.
Un centre d'évacuation situé dans une université de la ville de Surin, dans le nord-est de la Thaïlande, a accueilli plus de 3 600 personnes déplacées des zones dangereuses.
"Nous nous préparions à évacuer. Nous n'étions pas encore partis. Mais lorsque nous avons entendu des coups de feu, nous nous sommes immédiatement précipités", témoigne Pan-ngam Kanchangthong, un cultivateur de manioc. "J'ai eu peur. Qui n'aurait pas peur d'un bombardement ?"
Les autorités cambodgiennes ont déclaré que près de 55 000 personnes avaient été évacuées et que leur nombre ne cessait de croître.
Les États-Unis "demandent instamment" la fin des hostilités
Le Cambodge et la Thaïlande ont connu des tensions périodiques le long de leur frontière terrestre de plus de 800 kilomètres.
Une partie du territoire contesté abrite des temples anciens que les deux nations convoitent comme faisant partie de leur patrimoine, notamment le temple de Ta Krabey. Le ministère cambodgien de la culture a déclaré que les forces thaïlandaises avaient endommagé le site mardi.
L'armée thaïlandaise, qui désigne le même temple du XIe siècle par son nom thaïlandais, a affirmé que les forces cambodgiennes avaient lancé des attaques à la roquette dans la province de Surin, dans le nord-est du pays. Il n'a pas été possible de corroborer l'une ou l'autre de ces affirmations de manière indépendante.
Les affrontements rompent l'accord de cessez-le feu signé deux mois plus tôt, sous l’égide de Washington - accord qui avait fin à des combats déclenchés en juillet dernier, qui avait 43 morts et entrainant le déplacement de 300 000 personnes.
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a exhorté mardi les deux parties à respecter les engagements, notamment en retirant les armes lourdes de la frontière et en organisant le déminage.
"Nous demandons instamment la cessation immédiate des hostilités, la protection des civils et le retour des deux parties aux mesures de désescalade décrites dans les accords de paix", a déclaré Marco Rubio dans un communiqué.
Lors d'un événement politique en Pennsylvanie mardi dernier, Donald Trump a déclaré qu'il userait de son influence pour mettre fin au dernier conflit.