La Belgique toujours sans gouvernement

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Par Méabh Mc Mahon
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Le paysage politique divisé rend difficile la constitution d’une coalition gouvernementale.

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Depuis décembre 2018 la Belgique est dirigée par un gouvernement en affaires courantes. Les élections législatives du mois de mai n'ont pas permis non plus de dégager une coalition gouvernementale et le blocage institutionnel se poursuit. Avec un peu plus de 11 millions d'habitants, le pays s'appuie sur deux communautés linguistiques principales, les Flamands et les Francophones. Il existe aussi une minorité germanophone près de la frontière allemande. La structure fédérale est complexe et le paysage politique divisé. "La Belgique est l'un de ces rares pays fédéral sans parti politique fédéral, chaque formation a son équivalent, deux partis libéraux, deux partis socialistes… donc cela contribue à la fragmentation", explique Dave Sinardet professeur à la VUB, l’Université flamande libre de Bruxelles.

Les élections législatives ont finalement accentué le fossé politique entre les communautés linguistiques. La Wallonie a opté pour majorité de gauche avec les socialistes et les Verts, quand la Flandre penche vers l'extrême droite et le centre droit. Ces conditions rendent encore plus difficile l'élaboration d'une alliance gouvernementale. "Les deux principaux partis de part et d'autre de la frontière linguistique ont présenté l'autre comme l'ennemi juré et forcément cela rend plus difficile la formation d’une coalition", précise Dave Sinardet.

Toutefois cette situation n'affecte pas le quotidien, les trains roulent, les ordures sont ramassées et les salaires sont payés. Les inquiétudes portent sur les engagements à long terme. Dave Sinardet souligne par exemple que "la situation budgétaire en Belgique est vraiment problématique aujourd'hui et si rien n'est fait cela pourrait devenir hors de contrôle. Et puis il y a d'autres dossiers mis en avant pendant la campagne par tous les partis comme le climat et la mobilité".

Dans ce contexte qui perdure depuis longtemps l'idée d'une scission du pays réapparait régulièrement dans le débat politique. Les nationalistes flamands de la N-VA ont fait de la fin de la Belgique leur engagement phare. Les Francophones en revanche ne veulent pas entendre parler d'une séparation. Ils souhaitent garder l'unité des Belges à travers le roi, l'équipe nationale de football et bien sûr la capitale du pays. Bruxelles maintient encore pour le moment l'édifice entre les deux communautés.

Journaliste • Grégoire Lory

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