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Les États membres de l'UE ne respectent pas la demande de parité d'Ursula von der Leyen

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'exprime au Parlement européen, le mercredi 5 octobre 2022,
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'exprime au Parlement européen, le mercredi 5 octobre 2022, Tous droits réservés Jean-Francois Badias/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Jean-Francois Badias/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
Par Mared Gwyn Jones
Publié le Mis à jour
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Cet article a été initialement publié en anglais

Les nominations de commissaires européens sont majoritairement masculines, les pays ignorant jusqu'à présent la demande d'Ursula von der Leyen de proposer deux candidats, un homme et une femme.

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La liste des candidats en lice pour rejoindre le prochain collège des commissaires d'Ursula von der Leyen est majoritairement masculine, puisque seuls cinq des 17 pays qui ont déjà proposé des candidats ont choisi une femme.

Cela signifie que seulement 29 % des candidats à ce jour sont des femmes, alors qu'Ursula von der Leyen a exprimé sa volonté d'assurer la parité entre les hommes et les femmes pour son second mandat à la tête de la Commission européenne.

Le collège de la Commission est le cabinet qui dirige les travaux de l'organe exécutif de l'UE. Il est composé de 27 commissaires représentant chacun des États membres de l'Union.

Parvenir à une représentation paritaire à la Commission européenne

Ursula von der Leyen avait demandé aux pays membres de désigner deux candidats - un homme et une femme - afin de lui donner une certaine marge de manœuvre pour nommer un collège paritaire. Aucun État membre n'a encore répondu à cette demande.

"Je veux choisir les candidats les mieux préparés qui partagent l'engagement européen. Une fois de plus, je m'efforcerai de parvenir à une répartition égale des hommes et des femmes à la table du collège", a-t-elle déclaré lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg, à la suite de sa réélection en juillet.

Les gouvernements de l'UE ont jusqu'au 30 août pour soumettre les noms de leurs candidats à Ursula von der Leyen, qui devrait commencer à s'entretenir avec les postulants cette semaine. Il lui reviendra ensuite d'attribuer les portefeuilles politiques aux candidats à temps pour les votes de nomination au sein des commissions compétentes du Parlement européen en septembre et octobre.

Avec Ursula von der Leyen à la tête de la Commission et l'ancienne Première ministre estonienne Kaja Kallas en passe de devenir la responsable de la politique étrangère de l'UE, les fonctions les plus prestigieuses de l'exécutif européen seront toutefois occupées par des femmes.

La Première ministre estonienne Kaja Kallas lors de son arrivée au sommet de l'OTAN à Washington, le mercredi 10 juillet 2024.
La Première ministre estonienne Kaja Kallas lors de son arrivée au sommet de l'OTAN à Washington, le mercredi 10 juillet 2024.Matt Rourke/AP Photo

Les quatre autres femmes nommées pour le collège viennent de Croatie, d'Espagne, de Suède et de Finlande.

La commissaire croate actuelle Dubravka Šuica a été présentée à sa propre réélection, l'Espagne a proposé la ministre de l'Environnement Teresa Ribera pour tenter d'obtenir un portefeuille de premier plan dans le climat ou l'énergie, tandis que la Suède a présenté la ministre des Affaires européennes Jessika Roswall. La Finlande a elle désigné l'eurodéputée Henna Virkunnen.

Les candidates sont rares

Pourtant, les hommes dominent la course aux postes de commissaire restants. Parmi les neuf États membres qui n'ont pas encore annoncé leurs nominations, les rumeurs de candidatures féminines sont rares.

Le ministre danois de la Coopération au développement et de la Politique climatique mondiale, Dan Jørgensen, serait le favori pour être nommé par la Première ministre Mette Frederiksen, selon des diplomates de l'UE.

Miguel Poiares Maduro, ancien ministre du Développement régional, est pressenti pour être le choix du Portugal. Le gouvernement luxembourgeois, quant à lui, serait déchiré entre deux candidats masculins : l'actuel commissaire Nicolas Schmit, un socialiste, et l'eurodéputé Christophe Hansen, qui appartient au parti de centre-droit au pouvoir.

Dans les six pays restants qui sont indécis ou qui gardent leur choix secret - la Belgique, la Bulgarie, Chypre, l'Italie, la Lituanie et la Roumanie - il y a peu de candidates susceptibles d'être nommées.

Ursula von der Leyen dans une position délicate

Ursula von der Leyen est la première femme à présider l'organe exécutif de l'Union européenne. Elle s'est engagée à élaborer une "feuille de route pour les droits des femmes" au cours de son second mandat, afin de combler l'écart entre les salaires et les pensions des hommes et des femmes, de lutter contre la violence à l'encontre des femmes et de permettre aux citoyennes européennes de mieux concilier vie professionnelle et vie privée.

Mais sa crédibilité en tant que défenseur des droits des femmes est en jeu, si elle ne parvient pas à trouver un équilibre au sein de sa propre équipe.

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La Commission européenne sortante était la plus paritaire à ce jour, composée de 14 hommes et de 13 femmes. Au cours des mandats précédents, les femmes étaient largement sous-représentées, ne constituant qu'un tiers du cabinet de l'ancien président Jean-Claude Juncker entre 2014 et 2019.

Ursula von der Leyen avec la présidente du Parlement européen Roberta Metsola au Parlement européen, à Strasbourg, dans l'est de la France, le jeudi 18 juillet 2024.
Ursula von der Leyen avec la présidente du Parlement européen Roberta Metsola au Parlement européen, à Strasbourg, dans l'est de la France, le jeudi 18 juillet 2024.AP Photo

Cependant, la demande d'Ursula von der Leyen auprès des États membres de nommer un candidat de chaque sexe n'est pas contraignante légalement, ce qui signifie qu'elle dépend de la bonne volonté des dirigeants de l'UE.

Les États membres ont encore deux semaines pour proposer leur candidat

Interrogé par Euronews sur les mesures qu'Ursula von der Leyen pourrait prendre, un porte-parole de la Commission européenne a déclaré dans un communiqué : "Il y a quelques semaines, la Commission a envoyé une lettre de la présidente aux États membres leur demandant les noms des candidats aux postes de commissaires. La date limite pour la réponse des États membres est le 30 août".

"Nous ne commenterons pas les annonces individuelles des États membres dans ce contexte", ajoute le porte-parole.

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Certains pays ont justifié de ne proposer qu'un seul nom car ils souhaitaient sélectionner le meilleur candidat pour le poste.

Le Taoiseach irlandais Simon Harris a déclaré en juillet qu'il ne présenterait que l'ancien ministre des Finances Michael McGrath, bien qu'il prenne la parité hommes-femmes "extrêmement au sérieux".

Simon Harris a déclaré que Dublin "n'envoyait pas à la légère son ministre des Finances à Bruxelles", ce qui laisse penser que le gouvernement pourrait être réticent à proposer une autre candidate.

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