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Les portefeuilles économiques sont au cœur des négociations pour le choix des nouveaux commissaires européens

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit jouer une "partie d'échecs" avec les dirigeants de l'UE pour que son équipe puisse s'imposer.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit jouer une "partie d'échecs" avec les dirigeants de l'UE pour que son équipe puisse s'imposer. Tous droits réservés Jean-Francois Badias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Jean-Francois Badias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.
Par Isabel Marques da Silva
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Cet article a été initialement publié en anglais

Tous les gouvernements doivent annoncer leurs candidats à la Commission européenne avant le 30 août.

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Ursula von der Leyen est confrontée à des négociations difficiles pour créer son nouveau collège de commissaires, les portefeuilles économiques étant parmi les plus convoités par les États membres de l'Union européenne.

L'Italie, les Pays-Bas, la Finlande, la République tchèque et la Roumanie ont tous affirmé qu'ils espéraient obtenir l'un de ces portefeuilles, celui du Budget étant le plus recherché.

"Nous devons négocier le cadre financier pluriannuel au cours de la prochaine législature. Ce sera un dossier très difficile et très lourd, mais il déterminera également les priorités des années à venir ", confesse, à Euronews Janis Emmanouilidis, analyste politique senior au European Policy Center (EPC).

La France est également en lice pour un portefeuille solide puisqu'elle a nommé Thierry Breton, actuel Commissaire au Marché intérieur, pour rester à Bruxelles pour un second mandat.

"Il y a toujours un grand intérêt pour la Concurrence et le Commerce, des domaines dans lesquels l'UE a beaucoup de compétences", précise, à Euronews, Sophia Russack, chercheuse au Center for European Policy Studies (CEPS).

"Il en va de même pour ceux qui ont un impact particulièrement élevé sur le budget, par exemple les fonds de cohésion et d'agriculture qui représentent ensemble environ un tiers de l'ensemble du budget de l'UE", ajoute-t-elle.

Nous devons aussi dire que dans certains pays, il existe des procédures internes, par exemple, où le Parlement et/ou le président doivent approuver le choix du Premier ministre"
Sophia Russack,
Analyste politique, Centre d'études politiques européennes (CEPS)

Les nouveaux portefeuilles à saisir

Dans ces jeux de pouvoir, Ursula von der Leyen peut également utiliser la Défense, un nouveau portefeuille dédié à l'industrie militaire, considéré comme très pertinent en raison de la guerre en Ukraine.

La Méditerranée - liée à la gestion des migrations - et le logement auront également des commissaires dédiés pour la première fois.

Pour compléter le "puzzle" et désigner les vice-présidents exécutifs, la commissaire de centre-droit devra également tenir compte des partis politiques qui ont soutenu sa reconduction au Parlement européen en juillet.

"On peut supposer qu'une fois de plus - étant donné qu'elle vient du PPE, le parti conservateur - il devrait y avoir un Socialiste, un Libéral, et potentiellement un Vert, parmi les postes les plus élevés de la Commission", précise Janis Emmanouilidis.

L'Italie, troisième économie de l'UE, n'a pas encore officiellement annoncé son candidat. La Première ministre, Giorgia Meloni, s'est abstenue lors du vote du Conseil européen visant à reconduire Ursula von der Leyen à la tête de l'exécutif de l'Union.

Les Conservateurs et Réformistes européens (ECR), auxquels appartient le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d'Italia, sont devenus le quatrième groupe politique du Parlement européen et ont voté contre la confirmation d'Ursula von der Leyen. Le portefeuille que l'Italie obtiendra est l'un des sujets les plus brûlants à Bruxelles.

La question du genre

Un autre atout à utiliser dans les négociations avec les 27 capitales est l'équilibre entre les hommes et les femmes, comme l'a demandé Ursula von der Leyen, dont le premier collège a atteint la parité. Toutefois, moins de dix femmes ont été désignées à ce jour par les gouvernements pour se rendre à Bruxelles.

"Elle peut faire valoir que si le pays propose une très bonne candidate, il peut aussi lui offrir un portefeuille très intéressant. Il y a ce genre d'accords en coulisses qui peuvent être conclus pour faire pression sur les États membres. Il s'agit donc d'un mélange de questions de genre, de politique et de géographie, un accord très complexe à mettre en œuvre", indique Janis Emmanouilidis.

Le premier exécutif d'Ursula von der Leyen était presque paritaire.
Le premier exécutif d'Ursula von der Leyen était presque paritaire.Olivier Matthys/Copyright 2019 The AP. All rights reserved

Mercredi, le Portugal a nommé l'ancienne ministre des Finances, Maria Luís Albuquerque, mais le Danemark a annoncé un nom masculin, Dan Jørgensen, ancien ministre du climat et de l'énergie.

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"La question du genre est également un signe des temps actuels. Le Parlement lui-même est actuellement composé de moins de femmes que par le passé, même pas 40 %. Mais nous devons aussi dire que dans certains pays, il existe des procédures internes, par exemple, où le Parlement et/ou le président doivent approuver le choix du Premier ministre", explique Sophia Russack.

Après avoir reçu tous les noms, Ursula von der Leyen mènera des entretiens individuels et présentera la sélection finale au Parlement européen, qui organisera des auditions avec les 26 candidats. Si certains sont rejetés, de nouveaux noms devront être présentés jusqu'à ce que l'ensemble de l'équipe soit approuvé en session plénière.

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