José Maria Olazábal : "La Ryder Cup est dans mon coeur"

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Par Euronews
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Une distinction de plus pour José Maria Olazábal. A 47 ans, le golfeur espagnol se voit décerner le prestigieux prix Prince des Asturies pour l’ensemble de sa carrière. Celui qui a gagné deux fois le Masters d’Augusta, en 1994 et 1999, a évoqué pour euronews la Ryder Cup, dont il était le capitaine en 2012, sa vision du golf et son avenir personnel.

Juan-Antonio Aldeondo (euronews) : Que signifie pour vous recevoir le Prix Prince des Asturies. Un prix décerné à de grandes stars du sport et seulement à deux golfeurs : Severiano Ballesteros et vous ?

José Maria Olazábal : Je suis fier, je suis ravi, et c’est aussi une responsabilité. Il est vrai que suivre les pas de Severiano, c’est très spécial. Ce prix est unique dans le sens où vous êtes élus pour vos exploits sportifs mais pas seulement; il y a d’autres valeurs qui comptent et ce sont des valeurs auxquelles on attache beaucoup d’importance.

euronews : Nous pouvons dire qu’une grande partie de votre prix Prince des Asturies tient au triomphe de l‘équipe européenne lors de la Ryder Cup 2012. Qu’est-il arrivé le 30 septembre pour que ce triomphe historique ait lieu ?

José Maria Olazábal : Eh bien pas mal de choses se sont produites au sein de l‘équipe : le lien avec les joueurs pour essayer de tirer le meilleur de chacun d’entre eux, essayer de les convaincre que la bataille n‘était pas encore terminée et que nous pouvions encore renverser la situation ce dimanche-là, convaincre les joueurs qu’ils devaient rentrer sur le terrain en étant agressifs, sans la moindre crainte… toutes ces choses ont été réunies afin que nous puissions gagner le tournoi.

euronews : Quelle part de réussite dans la Ryder Cup 2012 revient à Severiano Ballesteros ?

José Maria Olazábal : Il n’y a aucun doute qu’une part de cette victoire, c’est grâce à lui. Quand je préparais l‘équipe, j’avais à l’esprit l’image et la mémoire de Severiano et le dimanche, par exemple, les joueurs étaient habillés en bleu et blanc, qui étaient les couleurs de Severiano pour le dimanche. On a d’ailleurs brodé sur les polos et les maillots le portrait de Severiano, l’année où il est né et l’année où il nous a laissé. Certains joueurs comme Justin Rose, par exemple, m’ont dit que le dernier jour du tournoi, le dimanche, quand le score était serré, ils ont regardé leurs tenues au cours du match, ils ont vu l’image de Severiano et cela les a motivé, cela leur a donné la force de continuer à se battre.

euronews : Vous avez une relation très spéciale avec ce tournoi. Serait-il possible de vous voir travailler avec Paul McGinley pour la prochaine édition de la Ryder Cup ?

José Maria Olazábal : La Ryder Cup, comme vous l’avez très bien dit, c’est un tournoi qui est dans mon coeur. Si Paul McGinley me donne la chance d‘être vice-capitaine ou d’aider l‘équipe d’une façon ou d’une autre, il n’y a aucun doute que je vais m’asseoir avec lui pour en parler. Je ne dis pas que ce sera un oui à coup sûr, ou bien un non, mais oui, je penserai à ça.

euronews : Nous voyons que beaucoup de joueurs migrent vers le PGA – le tour américain – au détriment du circuit européen. Pourquoi ? Et comment peut-on changer cette situation ?

José Maria Olazábal : Je crois que ceci est lié à la situation économique que nous vivons en Europe en général, dans tous les domaines. Il est plus difficile de trouver des sponsors et dans ce sens, les Etats-Unis sont dans une meilleure situation. Mais je suis convaincu que tous les joueurs qui ont rejoint les rangs de la PGA vont continuer à venir jouer en Europe, qu’ils vont continuer à se battre en Europe et qu’ils ne vont pas quitter le circuit européen.

euronews: Que pensez-vous de la controverse à propos de la taille des putters ?

José Maria Olazábal : Je pense qu’il y a certaines choses que vous devez garder telles qu’elles sont. Le golf a des caractéristiques spécifiques et à l‘époque, quand il est né, les deux mains étaient la seule partie du corps qui pouvaient être en contact avec le putter. Depuis de nombreuses années, il y a eu une certaine permissivité. En ce sens, je pense que c’est bien le fait de revenir au passé. Je ne vois aucune raison, par exemple, qu’un adolescent de 13, 14 ou 15 ans joue avec un long putter.

euronews : Qui est le meilleur golfeur de l’histoire ?

José Maria Olazábal : Je pense qu’on doit parler des différentes époques. Je crois qu’il y a eu l‘ère d’Arnold Palmer et de Jack Nicklaus. Je pense que Tom Watson a aussi son mot à dire si l’on se réfère au passé. Et dans les temps modernes, Tiger Woods a sans aucun doute été le numéro un et il reste le numéro un. Les temps ont changé, les parcours ne sont les plus les mêmes, le matériel est différent, et il serait injuste de choisir un joueur en particulier.

euronews : Si on regarde le palmarès, Jack Nicklaus est le plus “grand”. Est-ce que Tiger Woods pourra le dépasser ?

José Maria Olazábal : Quand les gens ont dit que Tiger ne serait plus jamais le même, je n‘étais pas d’accord; je reste fidèle à ce que me dicte mon instinct. J’ai joué avec lui, et Tiger est vraiment un athlète très fort physiquement, c’est une merveille. Mais sa plus grande force réside dans sa tête, dans son mental. Et cela n’a pas changé. C’est pourquoi j’ai toujours dit que Tiger va encore gagner quelques tournois du Grand Chelem. Je ne sais pas s’il gagnera les 4 ou 5 dont il a besoin pour arriver à dépasser Jack Nicklaus mais je suis convaincu qu’il en sera très proche.

euronews : Combien de temps devrons-nous attendre pour revoir un golfeur espagnol gagner un Majeur ?

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José Maria Olazábal : Ce n’est pas facile. Ce n’est pas facile. Il est vrai que nous avons connu de très bonnes années, des années dorées, et je crois que Sergio Garcia est un joueur qui a le potentiel pour gagner un Majeur. Je suis convaincu que tôt ou tard il le fera. Il a encore de nombreuses années devant lui et à l’heure actuelle, c’est notre meilleur atout.

euronews : Quand les résultats ne suivent pas, et que vous avez du mal à garder votre carte pour jouer sur le circuit, vous pensez à une possible retraite sportive ?

José Maria Olazábal : Comme tout dans la vie, les choses commencent et se terminent. Et dans ce sens, je suis conscient que je suis plus proche de ma fin de carrière. Mais j’ai vécu des choses difficiles dans la vie qui m’ont aidé aussi à être plus fort. Je vois les choses en fonction de cette perspective et tout ce que je peux faire maintenant, c’est de travailler dur pour rester sur le circuit. C’est mon objectif.

euronews : Quel avenir après le golf : vous pensez vous reconvertir en commentateur sportif à la télévision, ou concevoir des terrains de golf ?

José Maria Olazábal : Il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire. Evidemment, la conception de terrains de golf m’attire mais il y a d’autres choses. Il y a des jeunes qui commencent à jouer à ce sport. J’ai de l’expérience et des connaissances pouvant les aider. On ne sait jamais; pourquoi ne pas créer une école ? Il y a des possibilités et pas seulement le métier de commentateur. Je pense que l’on peut faire beaucoup de choses.

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