Un regard russe sur le discours d'Obama

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Par Euronews
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En Russie comme ailleurs, le monde s’intéresse au traditionnel discours à la nation du président américain. Andreï Kortounov, responsable du Conseil russe des Affaires internationales, a répondu aux questions d’euronews.

“euronews : Le président américain a parlé pour la première fois de l’Ukraine. Jusqu‘à présent, les principaux acteurs sur le terrain étaient la Russie et l’Europe mais il semblerait que les États-Unis veuillent jouer un rôle dans la résolution de cette crise ?

Andreï Kortounov : Il est facile de comprendre pourquoi les États-Unis ont hésité à intervenir directement dans cette crise. Ils ont trop d’autres problèmes, trop d’autres sources d’inquiétude en matière d’affaires étrangères. De plus, l’Ukraine est un pays européen. Il existe une forme de division tacite du champ d’action entre les États-Unis et l’Union européenne, ce qui pose problème aux alliés européens de Washington. Cependant il est clair que les États-Unis, en tant que leader mondial, ne peuvent ignorer totalement la question ukrainienne. C’est en cela que l’allusion à Kiev me semble naturelle. Le Président Obama expose, de façon générale et rationnelle, la position américaine sur ce sujet.

euronews : Vous évoquez les différentes préoccupations des États-Unis en matière de politique extérieure, parlons-en. Obama a déclaré au sujet de l’Iran, je cite, ‘Pour le bien de notre sécurité nationale nous devons laisser une chance à la diplomatie.’ Qu’en pense la Russie ? Est-ce une approche constructive du problème ?

Andreï Kortounov : Cette déclaration est en premier lieu destinée à l’opposition américaine. Les républicains du Congrès pensent que l’administration Obama a fait des concessions unilatérales et a donc montrer des signes de faiblesse. Obama explique que son administration veut en finir avec les sanctions et. Selon lui, cette stratégie de la sanction n’est pas dans l’intérêt des États-Unis et ses alliés israéliens au Moyen Orient. D’un autre côté, il faut se rappeler que, récemment, des experts ont sérieusement envisagé l‘éventualité de frappes militaires israéliennes ou américaines contre les installations nucléaires en Iran. Mais Obama préfère évidemment la voie de la diplomatie. Il a choisi le compromis. Nous savons maintenant que les avoirs iraniens sont en train d‘être débloqués par les banques américaines. Ce n’est donc pas juste une simple rhétorique, ce ne sont pas que des mots. Cette formulation reflète les changements fondamentaux de la politique américaine envers l’Iran.

euronews : Maintenant la Syrie. Elle a été mentionnée deux fois dans son discours. L’attitude des États-Unis envers la Syrie l‘été dernier était très agressive. A votre avis, est-ce que l’attittude des Américains a vraiment changé ou pas ?

Andreï Kortounov : Rappelons les évènements de l‘été dernier. L’administration démocrate a failli palnifier une frappe militaire contre le régime de Bachar al-Assad. Mais à l’automne, en septembre, nous sommes sortis de l’impasse. Et ce grâce à la capacité des Etats-Unis et de la Russie de trouver un terrain d’entente sur la question des armes chimiques.

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