"The Enchanted Island", fantaisie baroque

En partenariat avec
"The Enchanted Island", fantaisie baroque
Tous droits réservés 
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

C’est une “île enchantée” qui tient toutes ses promesses. Le Metropolitan Opera de New-York signe un “pasticcio” moderne inédit : “The Enchanted Island”. Les joyaux de la musique baroque composés par Haendel, Vivaldi ou encore Rameau ont été sertis sur un livret contemporain en anglais inspiré de Shakespeare, le tout sublimé par des interprètes exceptionnels.

Parmi les têtes d’affiche, Plácido Domingo qui même s’il n’est présent qu’en guest star, avoue que ce projet l’a “emballé”. “Je joue une divinité : le Dieu Neptune, mais c’est l’ironie qui prédomine !” lance-t-il avant d’ajouter : “après toutes les grandes tragédies que j’ai chantées en matière d’opéra, un peu de comédie ne me fait pas de mal !”

Plusieurs personnages sont issus de “La Tempête” de William Shakespeare dont Ariel, l’esprit de l’air contrôlé par le magicien Prospero. Le rôle revient à la soprano Danielle de Niese d’origine australienne. “Ariel est totalement prisonnière même quand elle se déplace sur scène”, décrit-elle, “elle ne peut pas bouger ses jambes, ses ailes sont sanglées ! Ce que j’ai essayé de faire pour ce rôle”, poursuit la jeune chanteuse, “c’est d‘être toujours en mouvement comme quelqu’un qui tente de se libérer petit à petit et qui n’y arrive jamais tout-à-fait”.

La musique de Vivaldi par exemple fait magnifiquement écho aux émotions qui tourmentent les personnages. Luca Pisaroni, baryton-basse, incarne le monstre Caliban : “il tombe amoureux, puis il se met vraiment en colère quand il se rend compte que ce n‘était que de la fiction”, explique-t-il, “il est tellement désespéré et on comprend alors qu’il ressentait vraiment de l’amour, qu’il pensait qu’il n‘était plus seul, qu’il avait finalement quelqu’un dans sa vie. Pouvoir montrer ses sentiments tout au long de ces deux actes, c’est très intéressant !” confie le chanteur.

Et parfois, ce sont les artistes eux-mêmes qui se retrouvent submergés par les sentiments : “lors de cet air lent quand ma mère, Sycorax dit : “tous les cœurs amoureux peuvent être brisés”, je ne peux pas m’empêcher de repenser à l‘époque où j‘étais adolescent et où je n’avais pas du tout de succès avec les filles”, avoue Luca Pisaroni, “dès que je me mets à penser à cela, j’ai les larmes qui me montent aux yeux !”

Danielle de Niese dit également vivre une expérience sensible hors du commun : “quand j’apparais lors de la scène finale, je suis toute parée d’or, je suis libre et je dois chanter peut-être cinq millions de notes !” lance-t-elle avant de conclure : “ce n’est que dans les toutes dernières secondes que Prospero dit : “tu es libre” et mon personnage rompt enfin ses chaînes ! C’est génial !”

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Prix Herbert von Karajan des jeunes chefs d'orchestre : la relève est là !

Le Prix Herbert von Karajan : rencontre avec les jeunes chefs d'orchestre d'exception en compétition

Le Met Opera de New York donne un nouveau visage à l'opéra avec "Champion"