La bataille de Passchendaele

La bataille de Passchendaele
Par Euronews
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31 juillet1917

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Le 31 juillet, l’offensive connue sous le nom de la bataille de Passchendaele, ou la troisième bataille d’Ypres, est lancée par les Alliés. La bataille, qui dure trois mois, est considérée comme l’une des offensives alliées les plus coûteuses en vie humaine et les plus controversées du front occidental, en raison de gain territorial relativement faible par rapport au nombre de soldats perdus. Le nombre exact de victimes reste inconnu mais il est généralement admis qu’au moins 300 000 alliés et au moins 260 000 soldats allemands sont tués, blessés ou disparus dans la boue de la Flandre.
Le maréchal britannique Douglas Haig, qui est en charge de l’offensive, sera critiqué par certains historiens pour s’être fixé des objectifs ambitieux, mais irréalistes, et pour avoir soutenu à tort l’idée que la conquête d’Ypres permettrait de percer la supposée faible ligne de front allemande et pour anéantir l’ennemi.

Haig est informé que l’objectif immédiat est de détruire les bases sous-marines allemandes en Flandre pour permettre à la marine britannique de reprendre la suprématie des mers. Bien qu’il comprenne l’urgence de l’ordre, Haig imagine les Allemands plus faibles qu’en réalité. Son optimisme date de l’année précédente et notamment de l’offensive de la Somme, une bataille aussi désastreuse en termes de pertes humaines que celle de Passchendaele. Il est persuadé que la conquête de la crête de Passchendaele, grâce à l’envoie des vagues de soldats alliés sur le terrain, brisera le moral des Allemands une fois pour toutes.

Pour superviser les opérations Haig choisit le général Hubert Gough, qui souscrit à sa tactique des offensives à grande échelle. Comme Haig, Gough est prêt à continuer sans relâche à envoyer des hommes sur les champs de bataille. Les Alliés sont également gênés par les plus fortes pluies tombées dans la région depuis trente ans. Ces pluies conjuguées aux bombardements des trachées allemandes transforment la zone d’affrontement en un véritable bourbier. Le bombardement enlève d’ailleurs tout élément de surprise et les défenses allemandes sont prêtes à recevoir les Alliés. Cela entraîne de lourdes pertes humaines : les soldats, fatigués et privés de sommeil, tombent non seulement sous le feu de l’artillerie mais meurent aussi aspirés par la boue.

Incapables également de déployer leurs chars en raison de ce sol « mouvant », les Alliés n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs initiaux. Cela incite Haig à remplacer Gough par le général Plumer, fin tacticien, vainqueur de la bataille de Messines, partisan d’une stratégie de petits gains territoriaux mais réguliers plutôt que de grandes offensives. À la fin du mois de septembre, les Britanniques établissent le contrôle sur la partie de la crête située à l’est d’Ypres. Entre-temps, les Allemands arrivent à renforcer leurs troupes à Passchendaele grâce aux hommes qui arrivent du front est, stabilisé, et à l’usage de plus en plus important de gaz moutarde. Malgré l‘épuisement des troupes britanniques, Haig ordonne fin octobre trois dernières attaques sur Passchendaele.
Au prix de nombreuses victimes, les troupes britanniques et canadiennes réussissent à prendre le contrôle de la crête de Passchendaele le 6 novembre, après avoir seulement gagné 8 kilomètres depuis le début de l’opération.
Haig annule finalement la nouvelle offensive en revendiquant la victoire.

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