L'effet papillon des chiffres américains et européens sur les bourses mondiales

L'effet papillon des chiffres américains et européens sur les bourses mondiales
Par Euronews
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Comment les données économiques européennes et américaines se répercutent-elles sur les marchés mondiaux, notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ? Nous faisons le point sur une nouvelle

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Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a fait état jeudi dernier, de perspectives peu encourageantes pour la zone euro. Comme attendu, l’institut a décidé de maintenir sa politique monétaire, les taux d’intérêt restant inchangés à un niveau historiquement bas.
Mais Mario Draghi s’est voulu rassurant : la BCE poursuivra son programme d’achats d’actifs à hauteur de 60 milliards d’euros par mois jusqu’en septembre 2016 et au-delà, “si nécessaire” et elle compte faire passer de 25 à 33% la part d’obligations nationales qu’elle s’autoriserait à acheter.

Annonces de la BCE, données sur l’emploi aux Etats-Unis

Un volontarisme salué par les marchés : les bourses européennes grimpaient de plus de 2% jeudi soir avant de céder un peu de terrain vendredi. Quant à l’euro, il a touché, jeudi soir, un creux de deux semaines face au dollar.

Aux Etats-Unis, c’est surtout la publication du rapport sur l’emploi qui a pesé sur les cours. Même si le taux de chômage dans le pays est tombé en août à son plus bas niveau depuis plus de sept ans – à 5,1% -, l‘économie avait créé moins d’emplois que le mois précédent. Ce qui affaiblit encore l’hypothèse d’un relèvement des taux d’intérêt par la Réserve fédérale dès ce mois-ci. Sur la semaine écoulée, les indices Dow Jones, S&P500 et Nasdaq Composite ont décroché de plus de 3%.

Mauvais chiffres, mauvaise nouvelle au Moyen-Orient

Ces préoccupations européennes et américaines se répercutent jusque dans le monde arabe dont les places financières ont terminé la semaine en baisse avant d’ouvrir dans le rouge ce dimanche.

La chute est de 1,59% au Koweit, 0,3% en Egypte. Notes légèrement positives aux Emirats arabes unis et en Arabie Saoudite dont le gouvernement a annoncé dimanche que les étrangers auront désormais le droit de détenir à 100%, les entreprises de vente de détail et en gros qu’ils créeraient dans le pays. Une manière pour le royaume de soutenir l’investissement et la diversification de l‘économie saoudienne.

Pour nous plonger dans les tendances des marchés, interrogeons comme à l’accoutumée, Nour Eldeen Al Hammoury, responsable en chef des stratégies marchés, chez ADS Securities, à Abu Dhabi.

Daleen Hassan, euronews :
“Six mois après le lancement du programme de rachat de dettes, l‘économie de la zone euro affiche des résultats en demi-teinte. La mesure semble insuffisante pour ranimer l’inflation. Les politiques de relance sont-elles un succès ? Comment voyez-vous les performances des marchés européens après les annonces de Mario Draghi ?”

Nour Eldeen Al Hammoury :
“Il est encore trop tôt pour dire si le programme de rachat de dettes de la BCE est un succès ou un échec.
Il est vrai qu’il y a beaucoup d’indicateurs contrastés ces dernières semaines. Certains sont positifs, d’autres négatifs.
Pour autant, le déclin de l’inflation est dû au récent recul des prix de l‘énergie. Mais la bonne nouvelle, c’est que l’inflation de base est restée stable ces quatre derniers mois.
Les remarques du président de la BCE ont été négatives d’un point de vue général. Elles ont été suffisamment positives pour faire grimper les bourses le jeudi : les marchés ont vu dans l’augmentation de 25 à 33% de la part d’obligations nationales que l’institut monétaire s’autoriserait à acheter, le signe d’un futur élargissement du programme de rachat de dettes.

Des marchés partiellement rassurés

Mais les marchés n’ont pas pu rester sur ces gains, ils les ont perdu automatiquement le jour suivant puisque les acquisitions de la BCE sont demeurées inchangées, mais aussi en raison de la révision à la baisse des prévisions de croissance et d’inflation. On a donc besoin de davantage d’indicateurs pour se faire une opinion.”

euronews :
“Nour, comme vous le savez, on dit souvent : “une mauvaise nouvelle est une bonne nouvelle pour les marchés”. Pourquoi les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis n’ont-ils pas eu un effet positif à Wall Street la semaine dernière ?”

Nour Eldeen Al Hammoury :
“Oui, c’est vrai. Il y a des périodes où les marchés réagissent positivement aux mauvaises nouvelles quand les traders et les investisseurs pensent qu’une hausse des taux n’est pas pour tout de suite et que la politique accommodante va durer.
Mais les choses ont changé récemment, en particulier parce que le débat sur une première hausse des taux par la FED se poursuit et que l’incertitude règne encore sur les marchés.

Evitons de surréagir

Donc, la logique a changé : un bon chiffre est considéré comme une bonne nouvelle, un mauvais comme une mauvaise nouvelle puisque finalement, tout le monde attend la décision de la FED dans les prochaines semaines.”

euronews :
“Quand on regarde la confusion qui règne sur les marchés actions américains et européens, sur quelle base les investisseurs au Moyen-Orient peuvent-ils s’appuyer pour sécuriser leurs échanges ?”

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Nour Eldeen Al Hammoury :
“Tout le monde a les yeux rivés vers la Réserve fédérale américaine qui devrait prendre une décision dans les prochaines semaines : ce sera l‘évènement-clé qui va marquer les prochains mois ou du moins, la période jusqu‘à la fin de l’année. En effet, la décision de la FED peut amener davantage d’interventions sur les marchés émergents, en particulier parce qu’ils ont souffert de l’hypothèse même d’une hausse des taux par la FED, malgré le fait que celle-ci n’ait pas eu lieu et n’arrivera peut-être pas de si tôt.
Ici, nous voulons encourager les traders et les investisseurs à ne pas surréagir et à ne pas surestimer les décisions futures des banques centrales, en particulier concernant cette décision de la FED en septembre, parce qu’il faut rappeler que les dernières baisses sur les marchés actions mondiaux étaient dûes à ce genre d’estimations, en plus des inquiétudes sur la Chine.
C’est la même chose pour les actions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : les marchés restent dans l’incertitude au sujet du prix du pétrole brut malgré la hausse de plus de 20 % qu’il a enregistrée ces derniers jours. Pour autant, cela ne suffit pas pour stabiliser les marchés.”

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