Avion russe abattu par l'armée turque : les réactions dans la presse

Avion russe abattu par l'armée turque : les réactions dans la presse
Par Euronews
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Alors que Moscou et Ankara se rejettent “mutuellement”

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Alors que Moscou et Ankara se rejettent “mutuellement”: http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/11/25/la-tension-entre-la-russie-et-la-turquie-complique-la-lutte-contre-l-etat-islamique_4817083_3218.html#JMfspF0HO7Lox0G0.99 la faute de la destruction d’un avion russe Soukhoï 24 (SU-24), abattu mardi 24 novembre par deux F-16 turcs, tour d’horizon des réactions dans la presse russe et turque.
Pour mémoire, cet incident aérien est le plus sérieux jamais intervenu entre la Russie et un pays membre de l’Otan. Les deux pilotes du SU-24 ont pu s‘éjecter avant le crash, mais l’un d’eux est mort. Un troisième soldat russe a été tué dans les opérations déclenchées par hélicoptère pour leur porter secours, après avoir essuyé des tirs de rebelles syriens. Cette affaire complique un peu plus le dossier syrien.

L‘état-major turc est formel. C’est après avoir averti “ dix fois en l’espace de cinq minutes” que ses avions ont abattu le SU-24 entré dans l’espace aérien de la Turquie, au niveau de la région du Hatay, frontalière de la Syrie. “ Il n’y a pas eu de tentatives de l’avion turc d‘établir la communication ou un contact visuel avec l‘équipage russe ”, a aussitôt répliqué l’armée à Moscou.

Dans la presse turque

Le quotidien Cumhuriyet# (La République, journal d’opposition, gauche, 50.000 ex.) a titré en Une : “Buit de bottes”. Le quotidien rappelle que c’est le premier jet russe abattu depuis la guerre de Corée et que Poutine a déclaré que la Russie avait été poignardée dans le dos.

Le quotidien Hurriyet (La liberté, journal modéré proche de l’opposition, 356.000 ex.) a fait sa Une en soulignantqu’il s’agissait de la crise la plus grave entre les deux pays, reprenant lui-aussi la déclaration de Poutine et son coup de poignard dans le dos.

Le quotidien Yeni Şafak (Les Nouvelles de l’aurore, 109.000 ex, pro-Erdogan) reprend de manière très directe et abrupte la thèse officille de l’armée turque en titrant : “On les avait prévenus (les pilotes Russes), on les a descendus”.
C’est le coeur même de la polémique : l’état-major turc est formel. C’est après avoir averti « dix fois en l’espace de cinq minutes » que ses avions ont abattu le SU-24 entré dans l’espace aérien de la Turquie, au niveau de la région du Hatay, frontalière de la Syrie. Mais pour les Russes, « Il n’y a pas eu de tentatives de l’avion turc d’établir la communication ou un contact visuel avec l’équipage russe », a répliqué l’armée à Moscou.

Le journal HaberTürk (Infos turques, modéré, pro-Erdogan, 173.000 ex.) a titré sur cette frontière (aérienne) qui a fait perdre patience aux Turcs. Et le quotidien de souligner lui aussi que c’est la première fois depuis la Guerre Froide qu’un pays de l’Otan détruit un avion russe. Mais de souligner qu’Ankara n’avait fait que répondre à une violation de sa frontière.

La première chaîne nationale de télé publique TRT Haber rappelle de son côté que l’avion russe qui a été abattu venait de bombarder des civils à Jisr al-Choghour selon une déclaration d’Ahmed Berri, le chef de l’armée syrienne libre.

Dans la presse russe

La station de radio Moscow Echo (radio d’opposition) a fait sa manchette sur son site internet en insistant sur les doutes du Kremlin quant à la volonté de la Turquie de se joindre à la coalition anti-terroriste visant à éradiquer Daesh en Syrie après les attentats de Paris. La radio précise en outre que les Turcs et les Russes ne communiquent plus entre eux sur ce sujet.

Le site d’informations en ligne Lenta.ru site (repris en main par l’entourage du gouvernement russe) résume le débat sur la coalition anti-Daesh en titrant : “Blocage ou coalition”. “Lenta” évoque le risque pour la Turquie de voir Poutine aider les combattants kurdes en Syrie.

Le quotidien “Kommersant”: http://www.kommersant.ru/doc/2861774 (un quotidien plutôt indépendant) évoque un règlement de compte économique entre les deux pays suite à cet incident notamment sur le plan énergétique alors que les deux pays envisageaient un partenariat.

L’autre grand quotidien économique indépendant Vedomosti titre sur les représailles visant la Turquie en soulignant que toutes les tours-opérateurs de toursime russes ont cessé de vendre des voyages vers la Turquie qui était jusqu‘à présent la seconde destnation des touristes russes après l’Egypte.

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