La géométrie variable des relations turco-kurdes

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Par Cecile Mathy avec agences
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Le premier ministre turc a reçu son homologue du Kurdistan irakien mais refusé de rencontrer les leaders du HDP, l'opposition kurde de Turquie.

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Les dirigeants du Kurdistan irakien, médiateurs entre la Turquie et l’Irak

Le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a reçu ce samedi son homologue du Kurdistan irakien, Netchirvan Barzani pour parler de la situation dans le nord de l’Irak.

Plus modérés que les Kurdes du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan, organisation classée comme terroriste par la Turquie mais aussi par les Etats-Unis et l’Union européenne), les dirigeants du Kurdistan irakien font office d’intercesseurs entre Ankara et Bagdad.

L’Irak a demandé à la Turquie de se retirer du nord de son territoire où Ankara a déployé des soldats dans un camp militaire début décembre. Il s’agissait pour la Turquie de protéger ses conseillers militaires qui forment des combattants dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat Islamique.

Il est également possible qu’Ankara cherche à poursuivre des rebelles kurdes du PKK dans le nord de l’Irak. A l‘époque de Saddam Hussein, l’Irak et la Turquie avaient conclu un accord permettant à chaque pays de pénétrer sur le territoire de l’autre sur une profondeur de 15 km pour poursuivre des rebelles Kurdes.

Le HDP, banni des réunions sur la réforme de la constitution turque

Ahmet Davutoglu s’est en revanche refusé à rencontrer le leader du HDP, le principal parti pro-kurde de Turquie, estimant que sa politique s’enracinait “dans la violence”.

Le Premier ministre turc devait rencontrer les dirigeants du HDP, comme ceux de tous les autres partis de Turquie, pour discuter de la réforme de la Constitution.

Mais Ahmet Davutoglu sanctionne ici ce qu’il qualifie de “trahison”.

Car le HDP s‘était rendu à Moscou en début de semaine pour rencontrer Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.

Lors de la réunion Selahattin Demirtas avait critiqué la réaction du gouvernement turc après le crash d’un avion russe, abattu par l’armée turque à la frontière syrienne il y a un mois et qui a considérablement dégradé les relations russo-turques.

Les relations avec les Kurdes de Turquie sont loin d‘être au beau fixe. Ankara mène une grande opération militaire dans le sud-est du pays, à majorité kurde, contre les rebelles du PKK. Les combats ont repris cet été après deux ans de cessez-le feu.

D’après l’armée turque, 200 militants kurdes auraient été tués ces deux dernières semaines. Ce samedi, le conflit a fait des victimes collatérales : un homme et son petit-fils de trois mois sont morts à Cizre.

C’est pour dénoncer ces violences que 15 000 personnes, en majorité kurdes, ont défilé en Allemagne ce samedi, à Düsseldorf.

Le conflit entre Ankara et le PKK a fait plus de 40 000 morts en 30 ans.

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