Sa position au sein du gouvernement français n‘était plus tenable. Christiane Taubira a démissionné de son poste de ministre de la Justice. La
Sa position au sein du gouvernement français n‘était plus tenable. Christiane Taubira a démissionné de son poste de ministre de la Justice. La décision a été prise samedi, avant le voyage officiel de François Hollande en Inde. Elle a été annoncée mercredi matin dans un communiqué de l’Elysée.
Christiane Taubira s’est exprimée sur Twitter, dans un message philosophique dont elle a le secret : “Résister, c’est partir.”
Parfois résister c'est rester, parfois résister c'est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l'éthique et au droit.
ChT— Christiane Taubira (@ChTaubira) January 27, 2016
Fière. La Justice a gagné en solidité et en vitalité. Comme celles et ceux qui s'y dévouent chaque jour, je la rêve invaincue.
ChT— Christiane Taubira (@ChTaubira) January 27, 2016
L’annonce intervient le jour même où elle devait défendre, devant la commission des Lois du parlement, la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande après les attentats du 13 novembre. Une réforme à laquelle elle était publiquement opposée, notamment parce que le texte prévoit une déchéance de nationalité pour les Français binationaux condamnées pour terrorisme.
Originaire de Cayenne, Christiane Taubira était un pilier du gouvernement depuis la victoire de François Hollande en 2012, icône de la gauche dont le nom restera notamment associé au mariage pour tous, à la réforme pénale – avec l’introduction de la contrainte pénale, une peine de probation alternative à la prison – et à la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité.
Elle était régulièrement la cible de la droite et d’extrême-droite qui l’accusait notamment de laxisme. Sa démission a été saluée sur les réseaux sociaux par plusieurs députés LR comme Eric Ciotti et Gérard Darmanin ainsi que Florian Philippot du Front national.
Christiane Taubira est remplacée par Jean-Jacques Urvoas, un proche de Manuel Valls. Ce juriste de formation, expert des questions de sécurité, présidait jusqu’alors la commission des lois de l’Assemblée nationale. Il s‘était notamment opposé à l’ancienne Garde des Sceaux sur la question du renseignement pénitientiaire à la suite des attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher.