Nouveau faux pas avec l'annonce de faux prix au festival de la BD d'Angoulême

Nouveau faux pas avec l'annonce de faux prix au festival de la BD d'Angoulême
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Par Marie Jamet
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Après les accusations de sexisme, le festival d’Angoulême de la bande dessinée se met à nouveau à dos toute une partie de la profession et du public. En cause, la cérémonie de remise des prix samedi soir, lors de laquelle le présentateur Richard Gaitet a commencé par annoncer des faux prix à de vrais nominés. Ainsi, Saga chez Urban Comics, Inspecteur Kurokochi chez Komikku et les Editions Cornelius entre autres se voient cités parmi les vainqueurs. Fierté, tweets, pleurs de joie avant l’incompréhension, l’humiliation et la colère lorsque le maître de cérémonie annonce qu’il ne s’agit que d’une blague. Une personne quitte la salle en pleurs et la cérémonie, la vraie, démarre dans la confusion totale des nominés.

Sur Twitter, la sidération laisse place à la colère et se regroupe notamment autour du hashtag #FauxFauve. Certaines maisons d‘éditions expliquent notamment avoir prévenu des auteurs non présents de prix faussement gagnés avant de devoir leur expliquer que cela n‘était qu’une “blague”… Pol Scorteccia, directeur des éditions Urban Comics et contacté par Sud Ouest, s‘étrangle : “Ce genre de choses, avec les Américains, ça ne passe pas. Brian K. Vaughan n’est quand même pas n’importe qui [scénariste de la série télévisée “Lost” et producteur de “Under the Dome”, NDLR]… Clairement, on passe pour des clowns.“

Lewis Trondheim, grand prix en 2006 et Benoit Peeters, meilleur album en 1985, ont notamment réagi.

Sur scène, le présentateur de la cérémonie des prix d'Angoulême annonce Olivier Schrauwen Fauve d'or 2016 ! Puis il dit que c'est une blague

— lewistrondheim (@lewistrondheim) 30 Janvier 2016

Les "faux fauves" ont affaibli l'impact du vrai palmarès, et blessé cruellement plusieurs auteurs et éditeurs. #FIBD

— Benoît Peeters (@BenoitPeeters) 31 Janvier 2016

Pénible cérémonie de remise des prix à Angoulême, une fois encore. Pourquoi associer la méchanceté et vulgarité à la bande dessinée? #FIBD

— Benoît Peeters (@BenoitPeeters) 31 Janvier 2016

#FIBD Nous avons vécu ce soir un grand moment de honte et d'humiliation. Pauvres auteurs qui y ont cru…

— Éditions Cornélius (@ed_cornelius) 30 Janvier 2016

… Quel abruti, quel fils de corniaud branlé s'est dit que ce serait drôle de donner une fausse joie humiliante à des auteurs/éditeurs? #FIBD

— Boulet (@Bouletcorp) 30 Janvier 2016

Interrogé par Libération, le délégué général du festival, Franck Bondoux, se justifie auprès de nos confrères : “Ça s’inscrit dans la tradition des clowns comme Antoine de Caunes aux césars. Tout était très exagéré et clairement de l’humour. Et le milieu de la BD à une grande capacité à l’autodérision…“ Il dénonce au contraire “la dictature du tweet“. Dans un communiqué de presse publié sur le site du festival en milieu d’après-midi dimanche, la direction explique que “c’est en effet le propre des canulars, dont la vraisemblance est la vertu cardinale : instiller brièvement le doute pour susciter le sourire.“

Un avis qu’il faudra parvenir à défendre devant le tollé que cette mauvaise blague suscite depuis hier et alors que le festival avait déjà dû faire amende honorable après avoir été accusé de sexisme au début du mois en ne proposant aucune femme parmi les nominés au Grand Prix. Après avoir tenté de se justifier, la direction avait fini par reculer et avait retiré sa liste de nominés, laissant les votants choisir librement leur(e) lauréat(e).

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