Australie : expulser (ou non) un enfant réfugié hospitalisé ?

Australie : expulser (ou non) un enfant réfugié hospitalisé ?
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Par Olivier Peguy avec Agences
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Ce groupe de manifestants est rassemblé devant un hôpital. Nous sommes à Brisbane en Australie, et dans cet hôpital sont soignés des enfants réfugiés

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Ce groupe de manifestants est rassemblé devant un hôpital. Nous sommes à Brisbane en Australie, et dans cet hôpital sont soignés des enfants réfugiés qui risquent d‘être envoyés dans un camp de rétention, un centre situé sur l‘île de Nauru dans le Pacifique. Parmi les enfants, il y a une petite fille d’un an, Asha, qui souffre de brûlures.
Le personnel médical est mobilisé pour empêcher qu’elle ne soit ainsi déplacée.

“Qu’ils restent !”

Les médecins ont donc reçu le soutien de certains habitants. Rassemblés ce samedi, ils scandent “Let them stay ! “ (“Qu’ils restent !”).
Les autorités mettent en avant la loi. Les manifestants invoquent la morale, refusant qu’on traite ainsi des enfants, malades de surcroît.

On a entendu des choses affreuses sur ce qui se passe à Nauru, dit cette manifestante. Et les médecins sont inquiets par rapport à ce qui pourrait arriver à la petite Asha si elle était envoyée dans ce camp de rétention. On est ici en signe de solidarité avec les familles et avec le personnel hospitalier.Ellen Roberts, un des responsables de la manifestation

Une politique migratoire très ferme…

L’Australie mène une politique très ferme vis-à-vis des réfugiés : : les bateaux de migrants et de demandeurs d’asile sont refoulés en haute mer et ceux qui parviennent malgré tout à gagner les rives du pays sont placés dans des camps sur l‘île de Manus, en Papouasie-Nouvelle Guinée, sur l‘île de Nauru, dans le Pacifique, et sur l‘île Christmas, dans l’océan Indien.

Le gouvernement conservateur soutient que sa politique dissuade les passeurs et a permis de sauver des vies en évitant que les migrants ne risquent la mort sur des embarcations de fortune.

…et très critiquée

N’empêche, de nombreuses voix s‘élèvent, notamment des ONG de défense des droits de l’Homme, pour dénoncer cette politique

Pour l’Unicef, renvoyer des mineurs sur Nauru crée des difficultés déraisonnables pour ce minuscule Etat et met la vie des enfants en danger (voir ici (version en anglais).

Les églises australiennes dénoncent, elles aussi, cette politique migratoire. Il y a quelques jours, le révérend Peter Catt, doyen de l‘église anglicane de Brisbane, a déclaré que les églises étaient en train de remettre au goût du jour “l’ancien concept de sanctuaire“, en ouvrant aux migrants des lieux de culte telle que la cathédrale Saint-John à Brisbane.

“It wouldn't be a good look for someone to enter a church & drag people away”: Dr Peter Catt Anglican Dean https://t.co/aPBzx3oSNk

— ABC Current Affairs (@amworldtodaypm) 3 Février 2016

Pour aller plus loin

>> Certains réfugiés expulsables très gravement malades

>> Nauru, l‘île ruinée reconvertie dans la détention de migrants

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