FMI-Banque mondiale : le printemps de tous les défis

FMI-Banque mondiale : le printemps de tous les défis
Par Euronews avec REUTERS, AFP, FMI
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Le rendez-vous de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale est mâtiné de pessimisme cette année.

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Une ombre plane sur les réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international cette année à Washington. Cette ombre, c’est celle d’une croissance mondiale désespérément poussive.

Obstfeld: Weaker growth, greater risks, greater chance of secular stagnation #WEOhttps://t.co/mP1hB16Dvepic.twitter.com/0QLW8Esvl6

— IMF (@IMFNews) 12 aprile 2016

Mardi, le FMI a annoncé avoir abaissé de 3,4 à 3,2% sa prévision pour l’année 2016. Et il y a plus inquiétant : “dans bien des pays, la stagnation des salaires et l’accroissement des inégalités alimentent le sentiment très répandu que la croissance économique profite essentiellement aux élites économiques,“ a alerté son économiste en chef, Maurice Obstfeld.

Dollar fort et pétrole bon marché

La reprise américaine fait figure d’exception dans le paysage mondial. Mais les exportations sont freinées par le dollar fort et la chute des cours du brut pénalise le secteur énergétique. C’est pourquoi le FMI a aussi abaissé ses perspectives de croissance aux Etats-Unis de 2,6 à 2,4% en 2016.

What the numbers show. See latest projections on global growth. #WEOhttps://t.co/4hjTfPHytxpic.twitter.com/X8MWiTGW3y

— IMF (@IMFNews) 12 aprile 2016

Crise migratoire et dette grecque

Pour la zone euro, la projection du fonds passe de 1,7 à 1,5%. Le FMI mentionne deux risques majeurs : tout d’abord la crise migratoire. L’afflux de réfugiés en provenance d’un Proche-Orient déchiré par la guerre a dominé les débats, principalement en Allemagne, confrontée à une montée de l’extrême-droite.

Et puis il y a la Grèce. Le FMI juge que les exigences de Bruxelles en termes d’excédent budgétaire primaire, c’est à dire avant le service de la dette, sont irréalistes. Le Fonds prône un abaissement des objectifs conjugué à un allègement de la dette grecque, évaluée à 180% du PIB.

L’interview : David Lipton, premier directeur général adjoint du FMI

After Christine Lagarde</a>, we will interview the IMF&#39;s no.2 David Lipton tomorrow. Watch it on Friday! <a href="https://twitter.com/hashtag/SpringMeetings?src=hash">#SpringMeetings</a> <a href="https://twitter.com/euronews">euronews

— Stefan Grobe (@StefanGrobe1) 13 avril 2016

Stefan Grobe, euronews

Comment va l‘économie américaine au terme des années Obama et quels seront les défis de la prochaine administration ? On entend dire, dans le sillage de la campagne électorale, que les indicateurs sont truqués et que la situation est pire que ne le suggèrent les chiffres de l’emploi. Quelle est votre évaluation ?

David Lipton, premier directeur général adjoint du FMI

On estime que l‘économie bénéficie d’une croissance confortable. Cette croissance a été d’environ 2,4% et c’est aussi ce que nous anticipons pour 2016. Nous considérons que la reprise est solide. Bien sûr, à l’avenir, quel que soit le successeur du Président Obama, il, ou elle, héritera d’une économie saine, je pense, mais devra relever de nombreux défis à long-terme. Comme on le voit à travers la campagne électorale, il y a beaucoup de mécontentement dans la population américaine. La classe moyenne ne prospère pas.

Stefan Grobe, euronews

S’il y a un défi que ne doit pas relever l‘économie américaine, c’est celui d’absorber une marée de réfugiée syriens. Mais c’est un défi majeur pour l’Europe. Un défi pour le marché du travail, pour l’action politique et pour le tissu social des pays européens. Le FMI est-il satisfait de la manière dont l’Union européenne gère cette crise sur le plan économique ?

David Lipton, premier directeur général adjoint du FMI

Je pense que le rôle moteur de l’Allemagne dans ce domaine a été très important. Il ya des problèmes, des problèmes importants, comme le contrôle des frontières, le partage de la charge, qui ne sont pas encore complètement résolus. Il est très important que les pays tirent le meilleur parti de cet afflux de population. Dans certains pays, ces nouveaux arrivants vont en fait permettre de compenser un déficit démographique de main d’oeuvre. Mais cela ne fonctionnera que si les gens sont bien accueillis, s’ils sont formés, s’ils sont embauchés. Nous avons réalisé des études qui montrent que l’immigration bien gérée peut être un plus pour l’Europe à long terme. Et j’espère que ce sera le cas.

Stefan Grobe, euronews

Et enfin, concernant la Grèce, on a assisté récemment à une prise de bec entre le FMI et la Grèce, mais aussi à des désaccords entre le FMI et l’Union européenne. Quelles sont les dernières nouvelles ? Peut-on trouver une solution sans allègement de la dette ?

David Lipton, premier directeur général adjoint du FMI

Nous aimerions aider la Grèce à surmonter ses problèmes. Mais cela requiert, de sa part, de nouveaux ajustements budgétaires, ce qui passe par l’adoption de nouvelles réformes. Nous devons aussi nous assurer que les obligations de la Grèce vis-à-vis de ses créanciers sont compatibles avec ses objectifs budgétaires.

Une fois que vous avez fixé un objectif budgétaire, cela détermine le montant du prêt que vous pouvez rembourser chaque année. A l’heure actuelle, les contrats existants sur la dette appellent à des remboursements encore plus élevés que ceux prévus par les accords d’août dernier sur le budget.

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Donc, d’une certaine manière, l’Europe a passé des accords politiques avec la Grèce, qui visent à atteindre certains objectifs budgétaires. Mais elle a aussi passé des accords juridiques avec Athènes, qui fixent des montants de remboursement supérieurs à ce qui est prévu par leur accord économique. Ces deux types d’accords doivent être réalignés.

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