Pendant l'état d'urgence de trois mois, la Turquie va déroger à la Convention européenne des droits de l'Homme.
La Turquie va déroger momentanément à la Convention européenne des droits de l’Homme, Ankara l’a annoncé le jour où le parlement approuve l‘état d’urgence. Pour parer aux critiques, les autorités font remarquer que la France avait dérogé elle aussi à la Convention, après les attentats de novembre.
“L‘état d’urgence ne va pas affecter les activités, économiques ou sociales. L‘état d’urgence n’est pas la loi martiale”, s’est défendu le ministre de la Justice, Bekir Bozdağ.
“Comme vous le savez, un état d’urgence limite la démocratie et les moyens de la démocratie, a expliqué Mehmet Tum, du principal parti d’opposition CHP. Je le répète, nous ne voulions pas être en état d’urgence hier, et nous ne voulons pas le soutenir aujourd’hui.”
Si l‘état d’urgence fait grincer des dents, l’opposition turque veut montrer malgré tout une image d’union nationale contre le coup d’Etat : ses principaux leaders se sont réunis à Ankara, autour du Premier ministre, et d’Abdullah Gül, l’ancien président tombé en disgrâce.
La purge continue sur tout le territoire turc, avec des chasses à l’homme pour débusquer particulièrement les soldats en fuite. Plus de 9000 militaires ont été placés en garde à vue.