Davos serre les rangs autour de Modi et Trudeau

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Par Euronews
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L'un vante le libre-échange, l'autre pourfend le harcèlement sexuel, autant de thèmes consensuels chers à l'élite mondiale de Davos, qui a serré les rangs mardi autour de Narendra Modi et de Justin Trudeau.

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L'un vante le libre-échange, l'autre pourfend le harcèlement sexuel, autant de thèmes consensuels chers à l'élite mondiale de Davos, qui a serré les rangs mardi autour de Narendra Modi et de Justin Trudeau.

Alors que tout Davos s'attend à ce que Donald Trump vienne pourfendre vendredi le libre-échange, le Premier ministre indien a déploré que "les forces du protectionnisme relèvent la tête face à la mondialisation".

Narendra Modi a estimé que "l'isolationnisme n'était pas une solution à cette situation préoccupante" à l'ouverture du Forum économique mondial, qui va réunir jusqu'à vendredi quelque 3 000 participants triés sur le volet dans la très chic station de ski suisse.

Comme pour confirmer ses craintes, les Etats-Unis ont annoncé lundi l'imposition de nouvelles taxes en particulier sur des panneaux solaires importés de Chine.

Le Premier ministre indien a lui promis de "dérouler le tapis rouge" aux investissements étrangers en Inde.

Dans l'après-midi, son homologue canadien Justin Trudeau s'est également appliqué à séduire l'assemblée de grands patrons et autres "leaders" qui arrivent les uns après les autres dans la ville enneigée, qui en grosse berline noire, qui en hélicoptère.

Alors que le Canada vient de se joindre à un vaste accord commercial transpacifique avec dix autres pays - mais dont les Etats-Unis se sont retirés - Justin Trudeau a évoqué sans le nommer le président américain, en déplorant "beaucoup de scepticisme sur le commerce dans le monde à l'heure actuelle".

Les Etats-Unis menacent d'ailleurs de quitter l'accord commercial les liant au Canada et au Mexique.*

"Nous pouvons faire tellement mieux"*, a aussi dit Justin Trudeau aux participants du Forum, en référence aux inégalités tenaces : selon l'ONG Oxfam, le fameux "1% le plus riche" du monde, bien représenté à Davos, a capté l'an dernier 82% de la richesse produite sur la planète.

Et le Premier ministre canadien, dont le pays préside cette année le G7, a vanté l'accent mis à Davos sur l'égalité salariale et les droits des femmes. S'exprimant tour à tour en français et en anglais, souvent applaudi, il a par exemple estimé que le harcèlement sexuel était "inacceptable", sur fond de déferlante "metoo".

Donald Trump, lui, a été accusé par plusieurs femmes de comportements sexuels déplacés, et été abondamment critiqué pour des propos sexistes.

Plus d'un millier de personnes ont manifesté mardi soir à Zurich contre sa venue, scandant "Trump not welcome" ("Trump n'est pas le bienvenu"), et arborant des banderoles et pancartes sur lesquelles on pouvait lire : "Dump the Trump" ("Jetez le Trump"), ou "Smash WEF" ("Détruisez le Forum économique mondial").

Mais si le président américain est attendu en Suisse avec un rien de défiance, force est de constater que les turbulences économiques redoutées lors de son élection ne se sont pas matérialisées, au contraire.

Le Fonds monétaire international vient par exemple de relever ses prévisions de croissance pour 2018 et 2019.

Et s'il est de bon ton à Davos, entre une table ronde sur les réfugiés et une dégustation de grands vins, de s'inquiéter des accents populistes du président américain, sa récente réforme fiscale, baissant de 35% à 21% le taux d'imposition des entreprises, lui vaut aussi beaucoup d'amis.

"Désormais des entreprises du monde entier se disent que c'est aux Etats-Unis qu'il faut être", s'est réjoui à Davos le milliardaire Stephen Schwarzman, patron du très puissant fonds d'investissement Blackstone.

"L'expérience m'a appris à ne jamais parier contre les Etats-Unis. Ce n'est pas une stratégie gagnante", a assuré pour sa part Tidjane Thiam, patron de Credit Suisse.

Mercredi, la journée sera placée sous le signe de l'Europe. La chancelière Angela Merkel fera son grand retour sur la scène internationale, suivie du président français Emmanuel Macron, lequel a déjà reçu lundi à Versailles une bonne partie du gratin de l'économie mondiale.

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AFP

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