Outre les exactions commises par le régime birman, la privation de nourriture a aussi poussé à l'exode des centaines de milliers de personnes
Au Bangladesh, des milliers de Rohingyas se pressent aux distributions d'aide alimentaire. La survie s'organise dans les camps de réfugiés installés non loin de la frontière birmane.
Les membres de cette minorité musulmane ont fui les exactions du régime birman et des milices bouddhistes. Mais ils ont aussi fui la faim.
"Ils nous pourchassaient. Ils ont arraché toute notre richesse, nos cultures, et nous avions faim tout le temps. Ils ont volé nos vaches et nos chèvres", témoigne une femme.
"Parfois, nous étions affamés pendant un jour, deux jours et même cinq jours. On a survécu en mangeant des purées de bananes et de calebasse", raconte une autre réfugiée.
Les exactions ne sont pas terminées selon des témoignages recueillis par des ONG comme Amnesty International qui dénonce aussi cette famine organisée pour pousser à l'exode.
"Une population déjà vulnérable a été empêchée d'accéder à la nourriture et cela a conduit des dizaines, des centaines de milliers de personnes à traverser la frontière vers le Bangladesh", dénonce Matthew Wells d'Amnesty International.
Depuis août dernier, entre 500 et 700 000 Rohingyas ont fui la province de l’Arakan, en Birmanie, où leurs maisons ont été détruites et leurs champs récupérés par les Birmans.