Haute tension sur le Golan, gros risque pour Israël face à l'Iran

Armée israélienne sur plateau Golan : tirs contre forces iraniennes Syrie
Armée israélienne sur plateau Golan : tirs contre forces iraniennes Syrie
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Par Joël Chatreau
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Une première inquiétante depuis 1973 au dessus du plateau du Golan, qui sépare la Syrie d'Israël. Des roquettes et missiles volent, échangés entre l'armée israélienne et des forces iraniennes basées sur le territoire syrien. Pourquoi la situation dégénère-t-elle maintenant ?

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Israël et l'Iran en viennent clairement aux mains, comme l'annoncent leurs tirs croisés de roquettes et de missiles au dessus du plateau du Golan au cours de la nuit dernière puis à l'aube ce jeudi. L'Etat hébreu est en alerte élevée car c'est la première fois que la tension grandissante entre les deux ennemis tourne en réel affrontement militaire depuis le déclenchement de la guerre en Syrie en 2011. C'est aussi une première sur le Golan, annexé en grande partie par Israël en 1981, soulignent des journaux israéliens, depuis la guerre du Kipour qui remonte à 1973.

Autrement dit, la situation se dégrade nettement, comme par hasard juste après le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire avec l'Iran annoncé avec forte démonstration par Donald Trump. Le président américain a marché dans les pas de son grand allié, Benjamin Netanyahu, jusqu'à employer les propres mots du Premier ministre israélien contre le régime iranien. Les Américains, résume le quotidien israélien Haaretz, ont suivi "la doctrine Netanyahu". Le premier terrain d'où l'Iran pouvait réagir indirectement est la Syrie : il y dispose de nombreuses bases, de dépôts d'armes, de sites de renseignement afin d'épauler le régime de Bachar al-Assad.

La brigade iranienne al-Qods serait à l'offensive

Le plateau du Golan est à portée de tirs de roquettes de type Grad ou Fajr, indique l'armée israélienne, et plusieurs dizaines de ces tirs ont visé la première ligne de front de Tsahal. Les projectiles ont été détruits par le système de défense anti-aérien Dôme de fer. L'état-major israélien dénonce une opération menée par des soldats de la brigade al-Qods, qui n'est autre qu'une branche des Gardiens de la révolution, l'unité d'élite du régime de Téhéran.

Deux cartes sont publiées par le journal Haaretz :

- La première montre les positions iraniennes présumées en Syrie.

- La seconde montre les frappes annoncées par l'armée israélienne.

Les représailles n'ont pas tardé puisque dès 3 heures jeudi matin, l'aviation israélienne est allée frapper des sites proches des villes de Doumeir et Deraa, selon des sources militaires, et aussi à Mouadamiyat al-Cham et dans la région de Homs, selon une ONG bien informée, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Israël menace de faire payer l'Iran "encore plus cher"

Le gouvernement de Netanyahu prend toutefois un sacré risque. Il est seul en première ligne, et ce qu'il redoutait, que la République islamique d'Iran se serve de la Syrie comme tête de pont militaire contre lui, est en train de se passer. Les Israéliens du Golan sont directement menacés, des abris sont rouverts, d'autres sont construits, et tout le monde doit rester sur le qui-vive. "Nous ne cherchons pas l'escalade", tente de rassurer le porte-parole de Tsahal, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, mais il ajoute aussitôt : "L'option est là qu'ils payent (les Iraniens) encore plus cher".

Pourtant, le parti Likud du chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, n'a jamais été aussi en forme, si l'on en croit deux sondages :

Attention ! Chez l'ennemi juré d'Israël, à Téhéran, les activités d'enrichissement d'uranium pourraient reprendre, estiment des experts internationaux, maintenant que Donald Trump a ravivé la haine du "grand Satan" dans les milieux ultra-conservateurs iraniens. Si ses derniers arrivent à faire basculer l'opinion publique en leur faveur, si l'Iran sort du Traité de non-prolifération nucléaire, la course à la fabrication d'une bombe atomique reprendra. Et alors !?

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