Anvers, plaque tournante de l'acier européen

Anvers, plaque tournante de l'acier européen
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Par Anne-Lise Fantino
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Le port néerlandais, qui compte parmi les plus importants d'Europe, est en première ligne pour l'exportation d'acier des pays membres, en direction des Etats-Unis.

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Le port d'Anvers est l'un des plus grands d'Europe. Chaque année, des millions de tonnes de marchandises transitent par ses quais, et le premier partenaire commercial est, de loin, les États-Unis. C'est d'ici que partent la moitié des exportations d'acier européen pour traverser l'Atlantique.

Sur place, l'instauration de droits de douane de 25 % sur ce produit, annoncée par le Président américain Donald Trump le mois dernier, a été reçue avec inquiétude, mais cette décision n'a pas eu l'effet escompté.

"Il est plutôt étonnant de constater que nous avons exporté plus d'acier au cours des six premiers mois de cette année que pendant les six premiers mois de l'année dernière", explique Wim Dillen, responsable du développement régional, port d'Anvers, "mais je pense que cela est surtout lié au fait que les entreprises anticipent ce qui va être mis en place, et font des stocks aux États-Unis. Mais si cela devait durer, cela pourrait devenir très négatif."

Des milliers de tonnes d'acier en provenance de toute l'Europe sont stockées ici, en attendant qu'un cargo les achemine vers les Etats-Unis. Anvers a acquis une expertise dans la manutention de produits haut de gamme, qui fait du port un partenaire de choix pour les industries américaines.

"Notre nouvel entrepôt permet de stocker les bobines destinées aux marchés américain, canadien et mexicain. Dans ce terminal, nous traitons plus d'un million de tonnes d'acier par an, pour toutes ces destinations".

Ce navire accoste à Anvers pendant quatre à cinq jours, le temps de charger plus de 100.000 tonnes de bobines d'acier, pour mettre ensuite le cap sur les États-Unis.

Un travail physique pour les dockers, et qui dépend directement de la santé du commerce mondial.

"Chaque jour, 150 à 400 personnes travaillent ici", note Dennis Verbeeck, gestionnaire général des docks chez PSA Breakbulk, "et traitent directement les produits sidérurgiques pour le compte des États-Unis. Et tous ces droits de douane, ces obstacles, comme on les appelle ici, pourraient directement toucher ces gens et leurs familles".

Les salariés du port d'Anvers ne sont pas les seuls à suivre avec attention les négociations commerciales entre Bruxelles et Washington.

D'après des professionnels du secteur, 20 000 emplois dépendraient directement des exportations d'acier vers les États-Unis, sur le sol européen.

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