Nouveau procès de Fourniret : le tueur et le trésor du "gang des postiches"

Nouveau procès de Fourniret : le tueur et le trésor du "gang des postiches"
Par Joël Chatreau
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Michel Fourniret passe de nouveau devant les assises, cette fois à Versailles. Le tueur en série français est accusé d'un crime crapuleux, celui de la femme d'un de ses ex-codétenus. Il s'en était "débarrassé" après qu'elle l'ait conduit au trésor du "gang des postiches".

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Le nom de Michel Fourniret est connu du grand public depuis une quinzaine d'années pour s'écrire en lettres de sang : le tueur en série français a avoué en 2004 avoir tué 6 jeunes femmes et adolescentes, puis après de nouveaux aveux en février dernier, deux de plus. Parmi elles, il y a une seule exception, Farida Hammiche, qui a été victime d'un crime crapuleux. Celui qu'on surnomme "L'ogre des Ardennes" l'a frappée à coups de baïonnette pour pouvoir mettre la main sur le mystérieux trésor du "gang des postiches", une bande criminelle spécialisée dans les braquages de banques.

Voilà qui promet un procès captivant. Il s'est ouvert ce mardi devant la Cour d'assises des Yvelines, à Versailles. Monique Olivier, l'ancienne épouse du tueur - ils ont divorcé - est à ses côtés sur le banc des accusés; elle a assisté au crime commis près de Clairfontaine, dans le département des Yvelines. C'est dans les environs que le corps de la victime aurait été enterré mais il n'a jamais été retrouvé. Sa famille compte sur ce procès pour mieux faire son deuil, et les avocats espèrent qu'il sortira quelque chose de la confrontation entre Fourniret, qui a aujourd'hui 76 ans, et Olivier, âgée de 69 ans.

Une photographie de Monique Olivier :

Quel rapport entre un tueur en série et un gang de braqueurs ?

La victime était la femme d'un braqueur nommé Jean-Pierre Hellegouarch. Et ce dernier, détenu à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, dans la région parisienne, avait partagé sa cellule à la fin des années 1980 avec - devinez qui ? -, avec Michel Fourniret, qui purgeait alors une peine pour agression sexuelle. En mars 1988, un peu après la sortie de prison de Fourniret, Farida Hammiche le contacte de la part de son mari. Le couple lui demande de l'aider à récupérer le fameux trésor du "gang des postiches", enseveli dans un cimetière de Fontenay-en-Parisis, situé dans le Val-d'Oise.

C'est d'accord ! Dans la caisse à outils déterrée se trouvent effectivement 20 kilos de lingots et de pièces d'or, une partie du magot de la bande des braqueurs, très active entre 1981 et 1986 en France. Pour son coup de main, Michel Fourniret s'est vu promettre 500 000 francs de l'époque, mais cela ne lui suffit pas. Il décide "de se servir lui-même", comme il l'avouera plus tard aux enquêteurs. Il se "débarrasse" alors de l'épouse du prisonnier indicateur et fait disparaître son corps.

De l'or pour s'offrir la vie de château

Une bonne opération pour les associés diaboliques : une fois vendu, l'or va permettre à Fourniret et Olivier d'acheter un château carrément, celui de Sautou, dans les Ardennes, et puis une maison tant qu'à faire, à Sart-Custine, en Belgique voisine. Dans le jardin de cette dernière, des enquêteurs retrouveront ce qui restait du trésor, et dans le parc du château les dépouilles de deux victimes du tueur en série.

Les enquêteurs à l'oeuvre dans le parc du château de Sautou :

Il y a dix ans maintenant, le 28 mai, Michel Fourniret a été condamné par la Cour d'assises des Ardennes à la prison à vie, peine incompressible, pour avoir tué 7 femmes ou adolescentes françaises et belges, et même une Britannique, entre 1987 et 2001; avant de les assassiner, il les violait ou essayait de les violer. Il a expliqué qu'il devait "chasser au moins deux vierges par an". Seulement trois jeunes filles ont réussi à échapper à "L'ogre des Ardennes".

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