Suu Kyi exposée aux critiques à Singapour, loin de sa tour d'ivoire

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Semaine difficile pour l'ancienne icône de la démocratie Aung San Suu Kyi à un sommet régional à Singapour: la dirigeante birmane s'est fait interpeller sur la crise des Rohingyas, loin de l’hyper contrôle médiatique dont elle bénéficie en Birmanie.

- Lundi, Amnesty -

Estimant qu'elle avait "trahi les valeurs qu'elle défendait autrefois", Amnesty International a retiré lundi à Aung San Suu Kyi le prix que l'ONG lui avait attribué en 2009, à l'époque où elle était encore une dissidente admirée pour avoir tenu des années en résidence surveillée.

L'ONG internationale entend ainsi dénoncer les "multiples violations des droits de l'homme" observées depuis son arrivée à la tête du gouvernement birman en 2016, et notamment la crise, qualifiée par l'ONU de "génocide", ayant poussé plus de 720.000 musulmans rohingyas à fuir depuis 2017 les exactions commises par des militaires birmans et des milices bouddhistes.

- Mardi, le Premier ministre malaisien -

Au Forum des pays d'Asie du sud-est (Asean), plutôt réputé pour ses prises de parole soporifiques et consensuelles, c'est le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad qui a lancé mardi une offensive inhabituelle.

"Quelqu'un qui a été emprisonné ne devrait pas infliger cette souffrance et ne devrait pas l'infliger aux malheureux", a-t-il déclaré en faisant allusion aux longues années de résidence surveillée endurées par Aung San Suu Kyi.

"Mais il semble que Aung San Sui Kyi essaie de défendre ce qui est indéfendable", a ajouté celui qui est à 93 ans le plus vieux dirigeant élu au monde.

Mahathir s'est retrouvé, ordre alphabétique des pays oblige, à côté d'Aung San Suu Kyi pendant tout le sommet, des dîners au photos de famille, ajoutant au malaise. La Malaisie et l'Indonésie, à majorité musulmanes, sont désormais les fers de lance des critiques émanant de pays de la région et non plus désormais seulement des pays occidentaux.

"On ressent que l'accueil qui lui est réservé n'est pas le même qu'avant (...). Tout le monde en attendait plus d'elle", a confié à l'AFP un diplomate asiatique présent au sommet de l'Asean, sous couvert de l'anonymat.

"Son étoile a indiscutablement perdu de son éclat (...). Les autres leaders restent respectueux, mais elle n'a pas été accueillie avec le même enthousiasme qu'avant, au temps où elle disposait d'une certaine aura", confirme un autre diplomate.

- Mercredi, le vice-président américain -

Mercredi, c'est le vice-président américain Mike Pence qui est monté à la charge: "les violences et persécutions" qui ont poussé des centaines de milliers de Rohingyas à fuir la Birmanie sont "inexcusables", a-t-il déclaré à Aung San Suu Kyi devant la presse, en marge du sommet.

La prix Nobel de la Paix a répondu, glacée, que les Birmans "d'une certaine façon comprennent leur pays mieux que n'importe quel pays", obligée de se prononcer sur un sujet qu'elle réussit à complètement éviter quand elle est en Birmanie.

Elle ne donne plus de conférence de presse depuis des mois, vivant la plupart du temps dans la capitale administrative, Naypyidaw, à plusieurs heures de Rangoun. Et ses rares interviews avec la presse internationale sont très verrouillées, comme en octobre, à la chaîne japonaise NHK.

"Les prix et les honneurs m'importent peu. Je suis désolée que mes amis ne soient pas aussi fidèles qu'ils pourraient l'être", avait-elle déclaré à la chaîne, en marge d'une visite au Japon.

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