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Discussions à Berlin : Zelensky va-t-il renoncer à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN ?

Steve Witkoff, envoyé spécial des Etats-Unis, arrive à l'hôtel Adlon de Berlin pour des entretiens entre les représentants des Etats-Unis et de l'Ukraine, 14 décembre 2025
Steve Witkoff, envoyé spécial des Etats-Unis, arrive à l'hôtel Adlon à Berlin pour des entretiens entre les représentants des Etats-Unis et de l'Ukraine, 14 décembre 2025 Tous droits réservés  AP Photo via dpa
Tous droits réservés AP Photo via dpa
Par Jean-Philippe Liabot & Serge Duchêne, euronews
Publié le Mis à jour
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Le président Volodymyr Zelensky se montre prêt à renoncer à l'adhésion à l'OTAN à condition d'obtenir des garanties de sécurité. L'émissaire américain Steve Witkoff et le gendre du président Trump, Jared Kushner, sont également présents à la grande réunion de Berlin sur la guerre en Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a entamé à Berlin une réunion avec des représentants américains : l’envoyé spécial du président Donald Trump, Steve Witkoff, et son gendre, Jared Kushner. Le dirigeant ukrainien a lui-même annoncé la réunion sur ses réseaux sociaux.

Le principal sujet de la réunion est le plan de paix américain, notamment, la réponse de Kyiv aux propositions de Washington. Le New York Times rapporte par exemple que Kyiv insiste sur la nécessité de maintenir le contrôle de ses territoires situés dans l'est du pays, où sont actuellement stationnées les forces armées ukrainiennes.

Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, Rustem Oumierov, participe aux négociations du côté ukrainien. Le chancelier allemand Friedrich Merz est également présent.

A la veille de nouvelles discussions sur le plan de paix américain, le président Volodymyr Zelensky semblait renoncer à insister sur l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Interrogé par des journalistes, il a expliqué que ce souhait n'était pas soutenu par tous les pays de l'Alliance. Pour lui, tout plan comporterait des concessions, mais des garanties de sécurité comparables de la part de l'UE et des Etats-Unis pourraient être envisagées comme compromis.

"Aujourd'hui, les garanties bilatérales de sécurité entre l'Ukraine et les États-Unis d'Amérique, à savoir des garanties similaires à l'article 5 de la part des États-Unis d'Amérique, et les garanties de sécurité de nos partenaires européens, ainsi que d'autres pays comme le Canada et le Japon, constituent pour nous une opportunité de prévenir une nouvelle agression russe", a-t-il déclaré.

Rencontre avec des dirigeants de l'OTAN et des fonctionnaires de l'UE

Ce lundi, Volodymyr Zelensky sera reçu par le chancelier allemand Friedrich Merz. Dans la soirée, de nombreux chefs d'État et de gouvernement européens ainsi que les dirigeants de l'UE et de l'OTAN doivent se joindre aux discussions.

Dans des messages audio en réponse à des questions de journalistes sur un chat de groupe WhatsApp, Zelensky a confirmé dimanche qu'il rencontrerait séparément le chancelier allemand Friedrich Merz et peut-être d'autres chefs d'Etat et de gouvernement européens plus tard dans la soirée. Il a en outre déclaré qu'il n'avait jusqu'à présent pas encore reçu de réponse des Etats-Unis aux dernières propositions ukrainiennes concernant le plan de paix.

Washington tente depuis des mois d'arbitrer entre les exigences des deux parties, tandis que Donald Trump fait pression pour une fin rapide de la guerre de la Russie et est de plus en plus frustré par les retards. La recherche d'éventuels compromis s'est heurtée à des obstacles considérables, notamment le contrôle de la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, occupée en grande partie par les forces russes, et les garanties de sécurité pour l'Ukraine.

Dernièrement, le président américain Trump a augmenté la pression sur Zelensky. Celui-ci doit "enfin avancer et faire des concessions quand on perd - car l'Ukraine perd", a-t-il déclaré.

La Russie reste ferme dans ses exigences

Le président russe Vladimir Poutine exige que l'Ukraine retire ses troupes de la partie de la région de Donetsk qui est encore sous son contrôle et qu'elle renonce à ses aspirations à rejoindre l'OTAN - cela fait partie des conditions centrales de Moscou pour parvenir à la paix.

Le conseiller en politique étrangère du président russe, Iouri Ouchakov, a déclaré au journal économique Kommersant que les unités de police et de garde nationale russes resteraient dans certaines parties de la région du Donbas dans l'est de l'Ukraine, même si celles-ci étaient déclarées zone démilitarisée dans le cadre d'un éventuel plan de paix. Cette demande devrait être rejetée par l'Ukraine alors que les négociations menées par les États-Unis continuent de traîner en longueur.

Ouchakov a averti que la recherche d'un compromis pourrait prendre du temps et a noté que les propositions américaines, qui prenaient en compte les demandes russes, avaient été "détériorées" par des modifications proposées par l'Ukraine et ses alliés européens.

Dans des déclarations diffusées dimanche à la télévision d'Etat russe, Iouri Ouchakov a déclaré que "la contribution des Ukrainiens et des Européens à ces documents ne sera probablement pas constructive", et a averti que Moscou émettrait de "très fortes objections".

Ouchakov a ajouté que la question territoriale avait été activement discutée à Moscou lorsque Witkoff et Kushner ont rencontré Poutine au début du mois. "Les Américains connaissent et comprennent notre position", a-t-il déclaré.

Merz, qui dirige les efforts européens de soutien à l'Ukraine avec le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer, a déclaré samedi que "l es décennies de 'Pax Americana' (traduisez : la paix américaine) sont largement révolues pour nous en Europe et pour nous en Allemagne".

Merz a averti que l'objectif de Poutine était "un changement fondamental des frontières en Europe, le rétablissement de l'ancienne Union soviétique à l'intérieur de ses frontières". "Si l'Ukraine tombe, il ne s'arrêtera pas", a déclaré le Chancelier allemand samedi lors d'un congrès de son parti à Munich.

Vladimir Poutine a cependant nié à plusieurs reprises avoir des projets de restauration de l'Union soviétique ou vouloir attaquer des alliés européens.

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