F1: Pierre Gasly et Esteban Ocon, les faux-frères

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Nés à 50 kilomètres et sept mois d'écart, Pierre Gasly et Esteban Ocon, les espoirs français de la Formule 1 à qui la saison 2019 réservera des fortunes contraires, entretiennent des relations compliquées depuis leurs jeunes années.

Dans la catégorie reine du sport automobile, théâtre d'une guerre d'ego permanente sur et hors piste, pouvait-il en être autrement ?

Gasly, promu chez Red Bull l'an prochain, voit le jour à Rouen (Normandie) le 7 février 1996. Ses parents, qui ont quatre autres garçons, sont chefs d'entreprise et sa famille baigne dans le sport auto. Il monte à bord un kart pour la première fois à six ans.

Ocon, pilote de réserve de Mercedes en 2019 après avoir perdu son baquet chez Force India, vient au monde le 17 septembre 1996 à Evreux dans un milieu modeste, fils unique d'un père mécanicien. Il effectue ses premiers tours de roues avant son cinquième anniversaire.

Laurent Ocon, persuadé du talent de son fils, vend la maison familiale pour un camping-car qu'il conduit là où les compétitions les amènent. "Mes parents se sont totalement sacrifiés pour moi. Si j'avais été à leur place, je ne pense pas que j'aurais pris ce risque", confie le jeune pilote.

Les premiers duels sont amicaux, les Gasly prêtant même du matériel à Esteban. Par la suite, entre manque de reconnaissance et attitude agressive, un fossé se creuse. Surtout, c'est l'aide apportée par la Fédération française des sports auto (FFSA) qui cristallise les rancoeurs.

- Soupçons d'influence -

"La FFSA, sous l'impulsion de son président Nicolas Deschaux, a décidé de professionnaliser la filière et Pierre, qui a été détecté à cette époque, a pu intégrer l'Auto Sport Academy", explique son père, Jean-Jacques.

"Cela a été un sacrifice pour lui que d'abandonner à 13 ans sa famille, son univers, et d'aller s'expatrier au Mans, mais il l'a fait parce que c'était son projet de vie", rappelle-t-il.

"La fédération ne m'a jamais soutenu, malheureusement, alors que j'ai toujours travaillé dur quand j'allais en équipe de France", souligne Ocon, qui a "de bons rapports aujourd'hui avec Nicolas Deschaux".

Du côté de ses parents, on est tenté de soupçonner les Gasly d'avoir utilisé leur entregent au détriment d'Esteban.

"Je ne crois pas du tout que le clan Gasly ait fait pression", affirme Jean-Pierre Deschamps, ancien président de la Commission nationale de karting de la FFSA, qui voit "des jalousies prévisibles" vu les enjeux.

"Les Gasly avaient sans doute plus les codes pour attirer les sponsors", analyse une ex-responsable de la FFSA. Pascale, la mère, s'est d'ailleurs muée en attachée de presse pour son fils, couvé par Red Bull depuis 2012.

Ocon pointe une possible rivalité entre la FFSA et Gravity, la structure de management de jeunes pilotes qui l'a pris sous son aile à 14 ans. Quand celle-ci n'a plus été en mesure de le soutenir financièrement, Esteban s'est tourné vers Mercedes et son patron Toto Wolff, qui le soutiendront encore l'an prochain.

- "Respect" mutuel -

"Même si on n'est pas forcément les meilleurs amis du monde, c'est un bon pilote que je respecte", assure Gasly. "Objectivement, ce qui lui arrive n'est pas mérité quand on ne se base que sur la performance."

"Mais dans notre sport actuellement il n'y a pas que ce critère qui entre en compte et j'ai été bien placé pour le savoir après mon titre de GP2", ajoute-t-il.

Faute de baquet en F1 début 2017, Pierre s'est exilé au Japon, en Super Formula, avant de débuter chez Toro Rosso en cours de saison, un an après Ocon chez Manor.

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"Pierre aime bien s'exprimer dans la presse, je préfère garder les choses privées", constate Ocon. "Tout ce que je vois maintenant, c'est qu'on se respecte sur la piste."

Une affirmation qui ne résiste pas longtemps à l'écoute de leurs radios de bord. "Quel p... d'idiot ! C'est toujours la même histoire avec lui", s'est exclamé Gasly, gêné par Ocon, lors des essais du dernier GP d'Autriche.

"Ce sont des cracks mais il n'y a pas forcément la place pour deux champions français en F1", conclut un cadre de Renault.

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