La Chine prévoit une croissance historiquement basse

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Par Anne-Lise Fantino
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Elle devrait osciller entre 6 et 6,5 % du PIB cette année, mais Pékin a annoncé une série de mesures pour contrer la tendance.

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La Chine revoit ses prévisions de croissance à la baisse pour l'année en cours, à un niveau historiquement faible depuis 28 ans.

Pour faire face à ce ralentissement, Pékin a annoncé une série de mesures : une baisse des impôts, une relance des investissements et un accroissement des prêts.

"Une analyse complète de la situation en Chine et à l'étranger montre qu'en poursuivant notre développement cette année, nous serons confrontés à un environnement plus difficile et plus complexe ainsi qu'à des risques et des défis, prévisibles ou non, plus nombreux et plus importants", a déclaré le premier ministre chinois Li Keqiang. "Nous devons être prêts à mener un combat difficile".

La croissance devrait osciller entre 6 et 6,5 % cette année, soit un léger repli par rapport aux 6,6 % de l'an dernier. Les carnets de commande tardent à se remplir, en raison d'une demande en berne du côté des entreprises chinoises comme des partenaires étrangers.

Si la guerre commerciale qui sévit entre Washington et Pékin n'a pas affaibli les exportations chinoises, elle pèse sur les décisions des acteurs économiques et sur les investissements.

"La Chine est prête à s'endetter davantage", indique Alicia Garcia-Herrero, analyste au sein de Natixis Asie-Pacifique. "Elle est prête à aller plus loin en matière d'effet de levier. Elle est prête à faire tout ce qu'il faut pour se développer et c'est qui risque de poser problème au reste du monde. Cela ne viendra pas en 2019, mais plus tard, lorsque la Chine sera encore plus endettée et qu'elle aura fait bien plus qu'elle n'aurait dû pour maintenir sa croissance".

Pékin prévoit une hausse du déficit pour se ménager une marge de manoeuvre politique.Si le président XI Jinping a obtenu la levée de la limite à deux mandats l'an dernier, il est aujourd'hui confronté à des difficultés qui obligent le régime à réagir.

"Le parti est avant tout préoccupé par les troubles sociaux", estime Steve Tsang, directeur de l'institut chinois au sein de la faculté des Etudes africaines et orientales, à Londres. "Le chômage de masse est donc une hypothèse que le gouvernement ne veut tout simplement pas envisager.Je ne pense pas qu'à ce stade, nous soyons confrontés à cela, mais nous constatons un repli de la consommation".

Au total, le budget de l'Etat et des collectivités locales pour 2019 se traduit par une légère hausse de 0,2 point du déficit budgétaire, à 2,8% du PIB.

Le budget présenté prévoit une baisse de 260 milliards d'euros des impôts et des charges sociales sur les entreprises. La TVA va être allégée de trois points sur les produits industriels, pour passer à 13 %, et sera ramenée à 9% dans des secteurs comme le transport et le bâtiment.

Pékin doit ainsi limiter ses dépenses : le budget militaire augmentera de 7,5% cette année, une hausse inférieure à celle de l'an dernier (+8,1%). Les annonces du gouvernement ont été bien reçues sur les places boursières : Shanghai a pris 0,88% et Shenzhen 2,28%.

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