Irlande du Nord: un ex-soldat britannique poursuivi pour meurtres lors du "Bloody Sunday"

Irlande du Nord: un ex-soldat britannique poursuivi pour meurtres lors du "Bloody Sunday"
Tous droits réservés 
Par AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2024 - Agence France-Presse.
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© 2024 - Agence France-Presse. Toutes les informations (texte, photo, vidéo, infographie fixe ou animée, contenu sonore ou multimédia) reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par la législation en vigueur sur les droits de propriété intellectuelle. Par conséquent, toute reproduction, représentation, modification, traduction, exploitation commerciale ou réutilisation de quelque manière que ce soit est interdite sans l’accord préalable écrit de l’AFP, à l’exception de l’usage non commercial personnel. L’AFP ne pourra être tenue pour responsable des retards, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus dans le domaine des informations de presse, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations. AFP et son logo sont des marques déposées.

Un ancien soldat britannique va être poursuivi pour deux meurtres commis durant le "Bloody Sunday" de 1972 lors duquel 13 manifestants avaient été abattus à Derry, en Irlande du Nord, ont décidé jeudi les services d'accusation nord-irlandais.

Dix-sept anciens soldats britanniques attendaient une décision de ces services, qui ont conclu qu'"il y a suffisamment de preuves disponibles pour poursuivre un ancien soldat", présenté comme le "soldat F", pour le meurtre de deux hommes et les tentatives de meurtres de quatre autres.

Concernant les 16 autres soldats britanniques et deux anciens membres présumés de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), les preuves disponibles ont été jugées "insuffisantes" pour envisager des poursuites.

Le 30 janvier 1972, des soldats britanniques avaient ouvert le feu lors d'une marche pacifique dans le quartier à majorité catholique de Bogside, tuant treize personnes et en blessant quinze autres.

Une quatorzième victime est décédée de ses blessures plus tard.

Cette journée, immortalisée par une chanson du groupe pop irlandais U2, a été l'une des plus sombres des "Troubles", ces violences entre républicains nationalistes et loyalistes unionistes qui ont fait quelque 3.500 morts en trois décennies.

Avant l'annonce des poursuites, des proches des victimes avaient défilé sous la pluie, à Derry, tenant des portraits en noir et blanc des personnes décédées

Une enquête publique avait révélé en 2010 que les troupes britanniques avaient tiré en premier et avaient fait un compte-rendu trompeur des faits. Le Premier ministre britannique, David Cameron, avait alors présenté des excuses officielles pour ces faits, les qualifiant d'"injustifiés et injustifiables".

Le gouvernement britannique a annoncé mercredi que les anciens soldats reconnus coupables de crimes commis lors des "Troubles" pourraient bénéficier d'une libération anticipée, dans le cadre de l'accord du Vendredi saint de 1998.

Cet accord de paix a permis à quelque 500 paramilitaires républicains et loyalistes de sortir de prison après avoir purgé de courtes peines. À l'heure actuelle, le régime de libération ne couvre que les infractions commises de 1973 à 1998 mais le gouvernement a proposé un projet de loi visant à l'élargir aux infractions commises à partir de 1968, couvrant donc celles commises lors du "Bloody Sunday".

Si l'IRA a annoncé en 2005 avoir définitivement déposé les armes, des groupes républicains dissidents sont toujours suspectés d'agir et des tensions demeurent.

En janvier, une voiture piégée avait explosé à Derry, la police soupçonnant le groupe dissident "nouvelle IRA" d'être derrière cette attaque.

Un groupe se présentant comme l'Armée républicaine irlandaise (IRA) a en outre revendiqué la responsabilité de colis suspects retrouvés à Londres et à l'université de Glasgow en Ecosse la semaine dernière.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le chef de l'armée kényane, le général Francis Ogolla, est mort dans un accident d'hélicoptère

Deux suspects arrêtés en Pologne après l'agression d'un opposant russe en Lituanie

L’info du jour | 19 avril - Mi-journée