Une machine pensante ? Les espoirs et les doutes des scientifiques

En partenariat avec The European Commission
Une machine pensante ? Les espoirs et les doutes des scientifiques
Par Jeremy Wilks
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En marge d'une édition de Futuris consacrée au projet européen Human Brain, nous interrogeons trois scientifiques participants sur la capacité des hommes à concevoir une machine pensante à l'image du cerveau humain.

En marge d'une édition de Futuris consacrée au projet de recherche européen Human Brain, nous faisons le point sur cet objectif qui fait rêver les scientifiques : concevoir un ordinateur capable d'imiter le cerveau humain.

Peut-on créer un ordinateur qui imite le cerveau humain ? Nous avons posé la question à trois participants du projet de recherche européen Human Brain.

"Quelque chose qui sera accessible"

Philippe Ryvlin, neurochirurgien du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), a une réponse catégorique : "Aujourd'hui on ne peut pas, dans le futur, peut être : en tout cas on sera capable d’injecter dans une machine la puissance computationnelle du cerveau humain un jour," assure-t-il.

"Il y a encore beaucoup de discussions pour quantifier la puissance computationnelle d’un cerveau humain, de même que sa capacité de mémoire, mais c’est de toutes façons un nombre fini, donc c’est quelque chose qui sera accessible dans le cadre des développements technologiques."

"Reproduire la biologie sur un substrat en silicium"

Mihai Petrovici, neuroscientifique informatique à l'Université de Berne, estime pour sa part : "Selon moi, la question se résume à savoir si ce qui est fait de chair et de sang - la biologie - renferme quelque chose de particulier ou de magique et il est probable qu'aujourd'hui, tous les neuroscientifiques et peut-être même la plupart des philosophes soient d'accord pour dire que ce n'est absolument pas le cas," souligne-t-il.

"Alors si nous sommes capables de comprendre quels aspects biologiques sont importants pour le traitement de l'information, alors nous pourrons les reproduire sur un substrat différent réalisé en silicium en l'occurrence," fait-il remarquer.

"Nous sommes loin de comprendre la créativité par exemple"

Katrin Amunts, directrice scientifique du projet Human Brain, évoque quant à elle les limites des connaissances actuelles : "Quand on a une certaine molécule liée à un récepteur et qu'il y a l'activation de cellules voisines : comment se fait-il qu'au final, on obtient quelque chose de complexe ? Comme la création d'un poème, d'un morceau de musique ? Comment expliquer la créativité ? L'introspection ?" interroge-t-elle.

"Ce sont des fonctions cognitives supérieures qui nous sont familières, mais nous sommes très, très loin de les comprendre pour pouvoir les reproduire dans une machine," conclut-elle.

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