En Allemagne, les Verts pourraient surpasser la gauche des sociaux-démocrates lors du scrutin européen et devenir la deuxième force politique du pays. Une première.
En Allemagne, les Verts sont partis pour réaliser une poussée historique aux élections européennes de mai prochain. Le parti est en bonne position pour devenir la deuxième force politique du pays, devant la gauche du SPD et derrière la droite du CDU.
Des alliances avec le centre-droit
Dans le land du Bade-Wurtemberg, au sud-ouest du pays, les écologistes sont crédités de 30% d'intentions de vote , et font déjà partie de l’exécutif local, à travers une coalition formée à droite avec les chrétiens-démocrates.
Comment expliquer cette dynamique ? Pour Gernot Stegert, journaliste au Schwäbisches Tagblatt, le tournant centriste et pro-business qu'ont pris les Verts ces dernières années est un premier élément de réponse : "Le parti a pris le cap du pragmatisme et du réalisme, analyse-t-il. Avant, il y avait les idéalistes d'un côté et les réalistes de l'autre. Mais désormais, il n'y a presque plus aucun idéaliste chez les Verts".
L'exemple de Tübingen
A l'échelle nationale, la vague verte est pour ainsi dire récente. Mais à Tübingen, ville de plus de 80 000 habitants de la même région, les écologistes sont au pouvoir depuis plus de dix ans.
Pour s'en apercevoir, il faut d'abord faire un tour du côté des futurs immeubles, en construction dans certains quartiers : depuis quelques mois, une mesure de la mairie exige qu'ils soient tous équipés de panneaux solaires. Des discussions sont également en cours autour d'une éventuelle taxe sur les plats à emporter, destinée à limiter l'usage des emballages jetables.
Autant de décisions qui pourraient préfigurer un bras de fer entre le monde économique et les défenseurs de l'environnement. Mais le leader des Verts à la mairie refuse ce constat. Au contraire, Christoph Joachim adresse une main tendue aux entreprises de la ville.
"Nous, les écologistes, avons besoin de ressources pour mettre en oeuvre le New Deal vert, souligne l'élu. Si nous sommes seuls, c'est impossible. Et de son côté, le monde économique sait bien qu'on ne peut pas gérer une entreprise si l'on n'a plus de planète".
Pendant des années, Tübingen était considérée comme un fief des chrétiens-démocrates. Mais le parti des Verts gagne de plus en plus de terrain. S'il réalise un bon score aux élections européennes, ce sera en grande partie grâce aux voix glanées dans la région, où les électeurs sont particulièrement sensibles aux questions environnementales.