Souffrance sociale, économie, écologie : les recettes d'Edouard Philippe

Deuxième déclaration de politique générale pour Edouard Philippe
Deuxième déclaration de politique générale pour Edouard Philippe
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Par Joël Chatreau
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Seul et sur tous les fronts. Edouard Philippe, le Premier ministre français, a prononcé sa 2ème déclaration de politique générale ce mercredi devant les députés. Ses principaux caps sont le social, l'économie et l'écologie pour le reste du mandat. Il propose un tas de mesures pour atteindre son but.

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"Il y a toujours urgence", même après deux ans de mandat ! C'est la certitude du Premier ministre français, sur laquelle il s'est reposé pour annoncer de nombreuses mesures ce mercredi après-midi devant le Parlement. Lors de sa deuxième déclaration de politique générale depuis sa nomination, Edouard Philippe a insisté sur les principaux points qui, selon le gouvernement, nécessitent cette urgence : l'économie, la souffrance sociale et la transition écologique. Il a promis qu'il y aurait un "changement de méthode" pour traiter ces priorités.

Voici le détail des annonces :

Les impôts des Français vont baisser de 27 milliards d'euros sur le quinquennat. 12 millions de foyers gagneront en moyenne 350 euros pour la première tranche de l'impôt sur le revenu.

La future réforme des retraites va maintenir "la possibilité d'un départ à 62 ans" mais l'exécutif doit encore définir "un âge d'équilibre et des incitations à travailler plus longtemps", selon les mots employés par le Premier ministre.

Les pensions alimentaires pourront être prélevées automatiquement par la Caisse d'allocations familiales dès juin 2020 afin de lutter contre "le risque d'impayé". "C'est la CAF qui déclenchera une procédure de recouvrement en cas d'impayé", a précisé Edouard Philippe. 

La réforme de l'assurance-chômage, qui doit être expliquée le 18 juin, comprendra un bonus malus qui s'appliquera "dans les 5 à 10 secteurs" d'activité utilisant le plus de contrats courts.

Le trafic de drogue est dans le viseur du gouvernement. "Durant les douze prochains mois, notre priorité sera de combattre le trafic de stupéfiants qui gangrène des pans entiers de notre territoire", a annoncé le Premier ministre français. "Cela implique de harceler les points de vente, de neutraliser les échelons de distribution, de faire tomber les têtes de réseaux", a-t-il expliqué.

Le projet de loi bioéthique prévoit l'extension de la PMA, la procréation médicalement assistée, à toutes les femmes, homosexuelles en couple et célibataires. Ce projet de loi sera examiné à l'Assemblée nationale fin septembre. "Je suis persuadé que nous pouvons atteindre une forme de débat serein, profond, sérieux, à la hauteur des exigences de notre pays", a indiqué Edouard Philippe. A noter qu'une partie de l'hémicycle lui a offert une ovation debout à l'issue de cette intervention.

L'heure est à "l'accélération écologique", estime le chef du gouvernement. Les principales propositions de la convention citoyenne pour la transition écologique - composée de 150 Français - pourraient être soumises à référendum. Cette assemblée pourra "définir le rythme et les financements" des mesures choisies, elle rendra ses conclusions début 2020.

Quant aux aides actuelles à la rénovation énergétique des bâtiments, elles seront remises "totalement à plat", a déclaré le Premier ministre, car, affirme-t-il, elles profitent "en réalité aux ménages les plus riches". "Nous transformerons donc le crédit d'impôt de transition énergétique en une aide plus massive, versée en faveur de ceux qui en ont le plus besoin", a-t-il expliqué.

La loi pour lutter contre le gaspillage va notamment pouvoir imposer l'incorporation de plastique recyclé dans toutes les bouteilles en plastique. Et "tous les produits en plastique jetables" seront bannis dans les services de l'administration publique à compter de 2020.

Edouard Philippe a obtenu une confiance confortable à l'Assemblée nationale : 363 députés sur 577 ont voté en faveur de son plan, 163 ont voté contre et 47 se sont abstenus. Stable puisque le 4 juillet 2017, il avait eu l'approbation de 370 parlementaires pour sa première déclaration de politique générale.

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