Conférence de la CITES : contrer une extinction "sans précédent" des espèces sauvages

Conférence de la CITES : contrer une extinction "sans précédent" des espèces sauvages
Par Raphaelle Vivent avec AFP
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Pendant 12 jours, des milliers de délégués vont discuter de 56 propositions visant à modifier le degré de protection accordé aux animaux et aux plantes sauvages. Selon l'ONU, plus d'un million d'espèces sont menacées d’extinction.

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Voilà maintenant plusieurs années que les scientifiques tirent la sonnette d'alarme : la biodiversité mondiale s'effondre, et le nombre d'espèces menacées d'extinction explose.

Pour tenter d'endiguer ces phénomènes, plusieurs milliers de délégués, originaires de 180 pays, sont réunis à Genève pour la Conférence de la CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.

Pendant 12 jours ils vont discuter de 56 propositions visant à modifier le degré de protection accordé aux animaux et aux plantes sauvages par la Convention.

"Continuer comme avant n'est plus une option", a déclaré la secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, au début de la conférence, en prévenant que "le dangereux déclin de la nature est sans précédent".

Les rapports confirment que le déclin dangereux de la nature est sans précédent. Le rythme de l'extinction de la faune s'accélère, et les experts affirme que près d'un million d'espèces sont aujourd'hui menacées.
Ivonne Higuero
Secrétaire générale de la CITES

Le traité de la CITES, créé il y a plus de 40 ans, fixe les règles du commerce international de plus de 35 000 espèces de faune et de flore sauvages. Il dispose également d'un mécanisme qui lui permet d'imposer des sanctions aux pays qui ne respectent pas ces règles.

Un sentiment d'urgence était palpable à la réunion de Genève, qui se tient après la publication récente d'un rapport de l'ONU annonçant qu'un million d'espèces étaient menacées de disparaître.

"Ma peur, c'est que nous sommes (...) aujourd'hui réellement au bord du gouffre", a confié à l'AFP avant la conférence Mme Higuero, qui espère que les délégués s'accorderont sur "des changements en profondeur".

"Nous perdons des espèces à un rythme jamais constaté auparavant", a résumé Inger Andersen, qui dirige le Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE). "Nous devons trouver un équilibre viable entre l'humanité et la nature".

"Changer de cap"

Les ravages causés à de nombreuses espèces par le braconnage et le commerce illégal seront sous le feu des projecteurs pendant la réunion, tout comme les défis posés par la criminalité liée aux espèces sauvages sur internet. Mme Higuero a notamment demandé que le trafic d'espèces en danger soit puni beaucoup plus sévèrement, avec des peines similaires au trafic d'êtres humains ou de drogue.

La conférence, qui se réunit tous les trois ans, va examiner plusieurs propositions concernant les éléphants d'Afrique. Plusieurs pays d'Afrique australe, où les populations d'éléphants sont plus importantes et mieux protégées, réclament le droit de vendre des stocks d'ivoire enregistrés leur appartenant, affirmant que cela pourrait satisfaire la demande qui encourage le braconnage.

Les défenseurs des animaux répondent que les expériences précédentes de vente de stocks d'ivoire ont en fait stimulé la demande et encouragé le braconnage, en raison de la difficulté à faire la distinction entre les défenses légalement récoltées et les autres.

Rhinocéros, crocodile et loutre

Une des 56 propositions discutées au sommet de la CITES vise à lutter contre les réseaux de trafiquants, qui cherchent à faire passer de l'ivoire d'éléphant pour de l'ivoire de mammouth, une espèce éteinte depuis des milliers d'années.

L'avenir des rhinocéros blancs décimés par un braconnage intense, du crocodile américain, de la loutre, de plusieurs espèces de lézards, de requins et de raies, mais aussi d'arbres et autres plantes figurent également à l'agenda.

Et pour la première fois, les délégués vont se pencher sur le cas des girafes, dont les populations ont décliné de quelque 40% au cours des trois dernières décennies pour tomber à 98 000 individus en Afrique.

"La CITES fonctionne", a assuré Inger Andersen samedi. "L'avenir de la biodiversité est en jeu", a-t-elle ajouté, pressant les délégués de se saisir de cette "occasion unique de changer de cap".

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