Hong Kong : les enseignants manifestent en soutien au mouvement pro-démocratie

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Par Euronews avec AFP
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Hong Kong : les enseignants manifestent pour soutenir le mouvement pro-démocratie.

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Des milliers de manifestants pro-démocratie défilaient à nouveau samedi à Hong Kong malgré la pluie. En ce onzième week-end consécutif de mouvement social, les enseignants ont battu le pavé pour soutenir les revendications de la jeunesse et dénoncer les violences policières.

Les enseignants contre la violence policière

"Ils se font battre, ils sont blessés et ils sont également arrêtés par le gouvernement" dénonce Ip Kin-Yuen, vice-président de l'association des enseignants de Hong Kong. "Nous sommes très préoccupés par ce qu'ils subissent et par les conséquences sur eux à long terme" confie-t-il après avoir prononcé un discours devant la foule.

Dix semaines de protestations ont plongé le centre financier international dans la crise, la Chine continentale dirigée par les communistes adoptant un ton de plus en plus dur, y compris en qualifiant les actions les plus violentes des manifestants de "quasi-terroristes". 

"Je suis de plus en plus en colère contre le gouvernement" s'indigne Alex Tang, enseignant à la retraite. "Ils ne disent rien pour arranger les choses, ils ne font que de mettre de l'huile sur le feu. Ils n'ont pas vu notre jeunesse ? Ils sont blessés, ils sont au front face à la violence policière. Le gouvernement, et particulièrement Carrie Lam, reste silencieux" dit-il.

Dans l'après-midi, une foule encore plus importante s'est rassemblée pour marcher à Hung Hom et à To Kwa Wan, deux quartiers portuaires populaires auprès des touristes chinois du continent. Certains protestataires s'en sont pris aux locaux de la Fédération des syndicats, une organisation pro-Pékin, les couvrant de grafitis et les bombardant d'oeufs.

Les pro-Pékin manifestent aussi

Mardi, les manifestants avaient bloqué l'embarquement des passagers à l'aéroport de la ville et ensuite agressé deux hommes qu'ils accusaient d'être des espions chinois.

Ces images ont terni un mouvement qui s'en était pris jusque-là principalement à la police ou aux institutions gouvernementales, mais elles ont déclenché un examen de conscience parmi les protestataires.

La propagande de Chine s'est aussitôt emparée de ces violents dérapages, les médias d'État s'empressant de diffuser un déluge d'articles, d'images et de vidéos sur le sujet. Ils ont également diffusé des images de soldats chinois et de transports de troupes blindés de l'autre côté de la frontière, à Shenzhen.

"Ce sont des émeutiers, dénués de raison, sans pensée"  a déploré Irene Man, lors d'une manifestation parallèle pro-Pékin ce samedi. "Leurs actes ne sont pas humains, ils (les pro-démocratie) sont tous devenus des monstres" dénonce-t-elle, alors qu'un écran géant diffuse des vidéos des récents affrontements avec la police.

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Manifestation pro Pékin samedi 17 aout à Hong KongREUTERS/Thomas Peter

Grand rassemblement dimanche

La principale manifestation du week-end est attendue dimanche, véritable test de la détermination des militants pro-démocratie comme de celle des autorités pro-Pékin.

Ce grand rassemblement se veut "rationnel, non violent", à l'appel du Front civil des droits de l'Homme, organisation non violente à l'origine des manifestations record de juin et juillet auxquelles ont pris part des centaines de milliers de personnes.

La police a donné son feu vert au rassemblement dans un grand parc de l'île de Hong Kong, mais a interdit aux manifestants de défiler dans la rue. Ce genre d'interdiction a presque systématiquement été ignoré par les manifestants ces dernières semaines, donnant lieu à des heurts avec les forces de l'ordre.

Les autorités justifient ces interdictions par les violences de plus en plus récurrentes lors des cortèges, les manifestants s'en prenant aux commissariats.

Née en juin du refus d'un projet de loi controversé autorisant les extraditions vers la Chine, la mobilisation a depuis élargi ses revendications pour demander notamment l'avènement d'un véritable suffrage universel, sur fond de crainte d'une ingérence grandissante de Pékin.

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