Tunisie : retour sur les grands événements depuis 2011

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Par Olivier Peguy
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Chronologie des grands événements de l'histoire récente en Tunisie, depuis la "Révolution de jasmin" jusqu'à la présidentielle de ce dimanche.

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**Chronologie des grands événements de l'histoire récente en Tunisie, depuis la "Révolution de jasmin" jusqu'à la présidentielle de ce dimanche.
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On l'a appelé la "Révolution de Jasmin", une révolte déclenchée par l'immolation d'un vendeur de légumes à Sidi Bouzid en décembre 2010. Un acte désespéré qui allait cristalliser la colère de la population et conduire à la chute de l’indéboulonnable président Ben Ali le 14 janvier 2011.

Le "printemps tunisien" semblait promettre des lendemains au parfum de liberté et de démocratie.

La post-révolution et Essebsi

En attendant que les forces politiques s'organisent ou se réorganisent, le pouvoir est confié à Béji Caïd Essebsi, vétéran de la vie politique tunisienne. Il a alors 84 ans. A la tête d'un gouvernement provisoire, il s'emploie à organiser la transition.

Essebsi convoque des élections législatives pour la fin d'année 2011. Il s'agit du premier scrutin libre dans ce pays après deux décennies de pouvoir autoritaire, sous Ben Ali.

Ces élections consacrent la victoire des islamistes modérés du mouvement Ennahdha. Hamad Jebali devient Premier ministre.

Les membres de l'assemblée constituante s'entendent pour désigner au poste de chef d'Etat, Moncef Marzouki, militant de gauche et opposant historique à Ben Ali.

Cette stabilité est fragile.

Des mouvements sociaux agitent toujours le pays.

Violence politique et terrorisme

La violence politique culmine en 2013 avec deux assassinats de personnalités, d'abord Chokri Belaïd, avocat, figure de l'opposition. Il est abattu près de chez lui à Tunis en février.

Quelques mois plus tard, en juillet, c'est Mohamed Brahmi, opposant nationaliste de gauche, qui est assassiné près de Tunis.

Ces deux meurtres sont attribués à des islamistes radicaux.

Le pays est en effet en première ligne face à la menace djihadiste, avec des combattants venus de Libye voisine ou du Sahel, ou même de Tunisie.

Ce sont des Tunisiens qui ouvrent le feu dans le musée du Bardo à Tunis en mars 2015.

Un attentat terroriste qui fait 24 morts, en majorité des touristes étrangers.

Le groupe Etat islamique, qui revendique cette attaque du Bardo, récidive quelques mois plus tard, en juin, dans la station balnéaire de Sousse. Là aussi, l'attentat est perpétré par un ressortissant tunisien radicalisé. Bilan : 39 morts. La pire attaque terroriste dans l'histoire du pays.

La sécurité constitue bien un des défis pour la jeune démocratie tunisienne qui a vu Béji Caïd Essebsi devenir fin 2014, le premier président élu au suffrage universel. Essebsi, celui-là même qui avait géré l'après-révolution.

8 ans après, les rêves inassouvis

Les espoirs nés en 2011 n'ont pas été comblés, loin s'en faut.

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Certes, il y a davantage de liberté, mais il y a aussi l'état d'urgence en vigueur depuis l'attaque du Bardo.

Et puis l'économie est à la peine, le chômage toujours élevé notamment chez les jeunes. D'où les mouvements de contestation qui perdurent.

La contestation a pris une tournure dramatique en décembre dernier, avec une nouvelle immolation à Kasserine, cette fois. Un jeune qui, avant son geste fatal, dénonçait "ce mensonge qui promettait une vie meilleure qui n'est jamais venue".

Un cri d'amertume et de colère que le prochain président ne pourra pas ignorer.

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