Donald Trump durcit le ton face à Ankara : trop peu et trop tard ?

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Tous droits réservés REUTERS/Khalil Ashawi
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Par Guillaume Petit
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"Les Etats-Unis veulent que la Turquie mette en place un cessez-le-feu immédiat", a déclaré le vice-président américain Mike Pence.

Près d'une semaine après le début de l'offensive turque contre les Kurdes dans le nord de la Syrie, Donald Trump cherche à durcir le ton face à Ankara.

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Le président américain a décidé de mettre en place des sanctions visant les ministres turcs de l'Energie, de la Défense et de l'Intérieur. Leurs potentiels avoirs aux Etats-Unis sont gelés et leurs transactions internationales en dollars bloquées. 

Donald Trump annonce également le relèvement des droits de douane sur l'acier turc et l'arrêt des négociations sur un accord commercial avec Ankara.

Mais surtout, le vice-président américain Mike Pence a appelé la Turquie à cesser son offensive dans le nord-syrien, destinée à éloigner les Kurdes de sa frontière.

"Les Etats-Unis veulent que la Turquie mette un terme à l'invasion, qu'elle mette en place un cessez-le-feu immédiat afin d'entamer des négociations avec les forces kurdes en Syrie et ainsi mettre fin à la violence", a notamment déclaré le vice-président américain.

Donald Trump accusé d'"abandonner" les Kurdes

Une décision jugée insuffisante par les démocrates. Donald Trump est sous le feu des critiques pour avoir procédé au retrait de 1 000 soldats américains du nord syrien. Une décision perçue comme un abandon des Kurdes, alliés des Occidentaux dans la lutte contre l'organisation Etat islamique en Syrie.

Les Kurdes ont donc noué une alliance de circonstance avec les forces du régime syrien. Deux ennemis faisant front commun, pour tenter de contrer l'offensive turque. 

Celle-ci suscite l'inquiétude des Occidentaux. Les combats ont provoqué le déplacement d'au moins 160 000 personnes. Un chaos humanitaire, mais aussi sécuritaire, qui fait courir le risque d'une résurgence de Daesh.

"L'une des conséquences les plus immédiates, c'est le fait que Daesh pourrait retrouver son souffle sur ce territoire", a déclaré Federica Mogherini, haute-représentante de l'Union européenne aux affaires étrangères. "Cela nous inquiète énormément. C'est une menace pour la sécurité de l'Union européenne. "

"Important partenaire pour l'UE"

Les 28 ministres des Affaires étrangères de l'UE se sont engagés dans une déclaration commune à "adopter des positions nationales fermes concernant leur politique d'exportation d'armements vers la Turquie"

Délicate tentative pour faire pression sur Recep Tayyip Erdogan, alors que la Turquie fait partie de l'OTAN et constitue un "important partenaire pour l'UE", a rappelé Federica Mogherini.

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