Syrie : pause dans l'offensive turque, Amnesty évoque des "crimes de guerre"

Syrie : pause dans l'offensive turque, Amnesty évoque des "crimes de guerre"
Par Olivier Peguy
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La Turquie accepte de marquer une pause dans son offensive contre les Kurdes dans le nord de la Syrie. L'ONG Amnesty international affirme que les forces turques et leurs supplétifs syriens se sont rendus coupables de "crimes de guerre".

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Un convoi de civils kurdes est arrivé la nuit dernière à Bardarash, une ville du Kurdistan irakien, en provenance de Syrie. Ils ont franchi la frontière pour fuir l 'offensive militaire turque. Une offensive pour le moment stoppée, à la faveur d'un cessez-le-feu.

"Je suis vraiment content qu'il y ait ce cessez-le-feu, dit un réfugié kurde_. J'espère qu'on pourra bientôt rentrer chez nous. Pour le moment, la situation est trop instable. Mais dès que la sécurité sera vraiment rétablie, alors, on rentrera._"

"Comme deux gamins"

Le président américain s'est félicité de ce cessez-le-feu obtenu ce jeudi à Ankara sous la pression de Washington. "C'est un grand jour" pour les Etats-Unis, la Turquie et les Kurdes, a estimé Donald Trump.

C'est un résultat incroyable. Et quoi qu'en disent les médias, c'est un résultat auquel personne n'était arrivé en 10 ans. Cela permet de sauver la vie de millions de personnes. Ils n'y seraient pas arrivés s'il n'y avait pas eu un peu d'"amour brutal", comme je l'ai appelé.
Donald Trump
Président américain

Au cours d'un meeting à Dallas, au Texas, il a indiqué avoir sciemment décidé de laisser les Turcs et les Kurdes se lancer dans cette bataille parce qu'ils étaient "comme deux gamins" qui avaient besoin de se bagarrer.

C'est le vice-président américain Mike Pence qui a annoncé ce jeudi soir la suspension de l'offensive turque. Une suspension pour une durée de 5 jours, le temps que les forces kurdes se retirent du secteur concerné, soit une bande de 32 kilomètres de large, censée se transformer à terme en "zone de sécurité".

Avec la mise en place de ce cessez-le-feu, les Etats-Unis n'imposeront pas de nouvelles sanctions à la Turquie. Et une fois qu'un cessez-le-feu permanent sera instauré, le président Trump est d'accord pour lever les sanctions économiques décidées lundi dernier.
Mike Pence
vice-président américain

"Une simple pause"

C'est une simple pause, pas un cessez-le-feu. Un cessez-le-feu, ça ne peut être conclu qu'entre deux parties légitimes. Nous suspendons l'opération, afin de permettre aux groupes terroristes, ceux qui sont nos cibles, de se retirer de la zone.
Mevlut Cavusoglu
Ministre turc des Affaires étrangères

"Crimes de guerre"

L'offensive turque a été lancée le 9 octobre. Le bilan humain est difficile à établir de manière indépendante.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avance une centaine de civils tués.

De son côté, l'ONG Amnesty international affirme que les forces turques et leurs supplétifs syriens se sont rendus coupables de "crimes de guerre", dont des "exécutions sommaires" et des attaques meurtrières contre des civils.

"Les informations recueillies fournissent des preuves accablantes d'attaques sans discriminations contre des zones résidentielles", selon l'ONG.

- avec agences -

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