Copernicus, de l'espace au plus près de nous

Copernicus, de l'espace au plus près de nous
Par Rafael CerecedaVincent Coste
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Le programme de surveillance de la Terre de l'Union européenne est pour le non-initié sans doute aussi mystérieux que le tréfonds de l'espace. Mais pourtant des applications développées dans le cadre de ce programme sont déjà bien parmi nous.

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Pour le néophyte, le programme européen de surveillance de la Terre de Copernicus est sans doute aussi obscur qu'une constellation se trouvant à des millions de kilomètres. Mais ce même néophyte sera surpris de découvrir que des services et des applications développés dans le cadre de ce programme sont déjà parmi nous.

Les pays de l'Union européenne se sont ainsi efforcés de mettre en place leur propre système d'observation de la Terre. De cet élan, est né Copernicus. Ce programme ne cesse d'évoluer pour se consolider afin de récolter le plus d'informations possibles pour comprendre au mieux notre climat, l'atmosphère ou le rayonnement solaire.

Les données produites par Copernicus sont librement accessibles. Elles sont essentielles pour que nous puissions dès aujourd'hui atténuer les effets du changement climatique.

Euronews s'est associée à Copernicus dans le cadre de notre nouvelle émission "Climate Now", centrée sur les problématiques climatiques. Nous utilisons également des données émises par le programme européen sur la qualité de l'air dans nos bulletins météorologiques.

De nombreuses institutions internationales utilisent également les services de Copernicus pour des informations utiles à notre vie quotidienne.

Mais qu'est-ce qu'est exactement Copernicus ?

Lancé en 2014, Copernicus est né sur les bases d'un autre programme défini, lui en 1998. Baptisé GMES ("Global Monitoring for Environmental Security" pour surveillance mondiale de la sécurité environnementale, d'abord, puis "Global Monitoring for Environment and Security" pour surveillance mondiale de l'environnement et de la sécurité), ce dernier a été piloté par la Commission européenne en partenariat avec l'Agence spatiale européenne (ESA) et l'Agence européenne de l'environnement. Copernicus a pris officiellement son envol, littéralement, après le lancement des premiers satellites Sentinel en 2014.

Copernicus bénéficie de la vaste base de données du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT) et travaille main dans la main avec ce dernier.

Son budget s'élève à 4,3 milliards d'euros pour la période 2014-2020. A titre de comparaison, l'ESA disposait de 5,7 milliards d'euros en 2019.

Copernicus collecte et fournit des données grâce à ses cinq séries de satellites Sentinel. Une sixième est prévue (deux satellites d'altimétrie satellitaire océanographique devaient être, en effet, lancés en 2021 et 2026).

Copernicus est structuré autour de six thématiques :

Au-delà des données collectées pour des utilisateurs experts, chaque service fournit des bulletins réguliers à destination d'un public moins avisé. Récemment, le service de surveillance de l'atmosphère a joué un rôle clé dans la détection et la surveillance des feux de forêt en Amazonie. Le service du changement climatique a été, lui, le premier à signaler les records de température battus depuis juin dernier.

Mais, il est vrai que les services de Copernicus s'adressent davantage aux universitaires, aux organismes d'Etat, aux startups, aux entreprises en général qu'au grand public. C'est en partie dû au fait que ce programme vise à aider au développement de nouvelles plateformes et applications basées sur l'énorme quantité de données qu'il fournit. Mais c'est aussi pour des raisons budgétaires.

Quelles applications au quotidien ?

Au moment où la science nous montre que nous devons nous adapter aux effets actuels et futurs du changement climatique pour tenter de les atténuer, il est encore plus important de disposer d'une telle source d'information précise, fiable et impartiale.

Les services Copernicus seront essentiels pour atteindre le "Green deal" proposé par la future Commission européenne d'Ursula von der Leyen avec, notamment ses objectifs de neutralité carbone. Les "performances" des pays en matière de pollution peuvent être ainsi mesurées de manière transparente et homogène.

L'agence continue de développer de nouveaux outils et de nouveaux produits pour des secteurs comme l'agriculture, l'énergie et le tourisme. De plus, son programme d'incubateur valorise des projets de recherche qui seront utilisés pour de nouvelles applications.

Copernic pour tous

Les données Copernicus sont accessibles via certaines plateformes comme l'Open Access Hub ou DIAS, même si de bonnes compétences scientifiques sont ici requises.

Mais la magie, la beauté de la chose, c'est que tout un chacun avec un peu de curiosité et des compétences limitées peut, par exemple, creuser dans les données sur la qualité de l'air fournies par le service de surveillance du milieu atmosphérique. Ce service alimente également des applications comme Windy.com, qui met en scène la pollution de l'air dans le monde comme vous ne l'avez jamais vu auparavant.

Windy.com
La concentration en CO2 observée le 17 octobre 2019Windy.com

Plusieurs plateformes sont disponibles pour explorer les images issues de la constellation de satellites Sentinel. L'une des plus conviviales est Sentinel Hub, qui permet d'obtenir, grâce à "son aire de jeux", des images satellites sans trop de connaissances scientifiques. D'autres sont disponibles comme Land Viewer ou Planet.com.

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EOxCloudless permet de créer des cartes, où la navigation est très simple comme s2maps.eu, qui est basée exclusivement sur des photos sans nuages prise par les satellites Sentinel-2, équipés des optiques les plus avancées.

Vous pouvez également consulter les sections "Actualités" des différents services pour en savoir plus sur les derniers développements et applications. Pour vous plonger encore plus dans les sujets couverts par Copernicus, des cours et des séminaires sont disponibles.

Pierre Markuse
Culture sur brûlis au nord-est de Ji-Paraná, Rondônia, Brésil - 11 août 2019Pierre Markuse

En fin de compte, vous n'aurez pas besoin d'aller vers Copernicus, Copernicus viendra vers vous, caché derrière des applications utilisées au quotidien, des rapports scientifiques ou météorologiques et les décisions des autorités nationales et régionales, sur la base de ses données et conseils.

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