Les hôpitaux face au COVID-19 : Sabrina Ali Benali, médecin urgentiste, s'alarme du manque de moyens

Les hôpitaux face au COVID-19 : Sabrina Ali Benali, médecin urgentiste, s'alarme du manque de moyens
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«On a réussi à trouver des masques en système D, mais nous n'avons ni sur-blouses et nous n'avons pas reçu de surplus de gel hydroalcoolique, ni de charlottes, ni de lunettes, ni de sur-chaussures", s'inquiète-t-elle.

Le président Macron l'a martelé à plusieurs reprises lundi soir : "nous sommes en guerre" contre cet "ennemi invisible" qu'est le coronavirus. Mais en France, de nombreux membres du personnel soignant craignent "de partir à la bataille sans armes".

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"Il y a très souvent chez les médecins une forme de pudeur où on devrait accepter d'être des héros. Moi non, je ne suis pas une héroïne. J'ai peur". D'entrée, Sabrina Ali Benali ne veut pas cacher son angoisse à l'idée de partir travailler.

Comme beaucoup d'autres personnels soignants, cette médecin urgentiste de Paris craint de ne pas pouvoir mener sa mission face à la propagation du coronavirus à bien. En cause, selon elle : le manque de moyens. 

"On a réussi à trouver des masques en système D, mais nous n'avons ni sur-blouses et nous n'avons pas reçu de surplus de gel hydroalcoolique, ni de charlottes, ni de lunettes, ni de sur-chaussures", s'inquiète-t-elle.

"La boule au ventre"

Cette crise du coronavirus mettra-t-elle en lumière les failles du système de santé français ? Il faut dire que les hôpitaux était déjà en crise bien avant. 

Sabrina Ali Benali est loin d'être la seule à tirer la sonnette d'alarme. Pendant des mois, des milliers de membres du personnel médical ont fait grève pour dénoncer les coupes budgétaires et le manque de moyens qui, selon eux, ont poussé les hôpitaux publics au bord de l'effondrement.

"J'ai entendu des témoignages par centaines d'infirmiers - y compris à domicile - dire qu'ils partent au combat sans armes et qu'ils y vont la boule au ventre", explique Dr Sabrina Ali Benali, médecin urgentiste.

Saturation

Comment faire face à une saturation des hôpitaux ? C'est la principale crainte des personnels hospitaliers, qui appellent le gouvernement à prendre des mesures. 

Un hôpital de campagne du service de santé des armées"va être déployé dans les jours à venir en Alsace", a annoncé Emmanuel Macron lundi soir lors de son allocution télévisée.

Car selon la préfète du Grand-Est Josiane Chevalier, les capacités de réanimation des hôpitaux du Haut-Rhin, l'un des principaux foyers épidémiques de coronavirus en France, sont "saturées".

Selon elle, les hôpitaux alsaciens manquent tout autant de lits, de masques, de respirateurs que de personnel.

"Nous faisons bloc avec toutes les collectivités, avec le monde hospitalier, le monde de la médecine de ville, les cliniques privées, (...) chaque jour invente une nouvelle forme de prise en charge pour libérer des places", explique Josiane Chevalier.

Sur un total de 1 543 cas de malades du coronavirus testés positifs dans la région Grand Est, le seul département du Haut-Rhin en dénombre 688, avec 30 personnes décédées.

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