Roumanie : le confinement exacerbe des tensions inter-communautaires

Photo d'illustration : contrôle policier en Roumanie, le 4 avril 2020.
Photo d'illustration : contrôle policier en Roumanie, le 4 avril 2020. Tous droits réservés DANIEL MIHAILESCU/AFP
Par Mari Jeanne Ion
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En Roumanie, le confinement décrété le 23 mars, conjugué au retour massif d'expatriés, exacerbe des tensions inter-communautaires.

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Lorsque l’épidémie de coronavirus a commencé à prendre de l’ampleur en Europe, de très nombreux Roumains vivant à l’étranger ont décidé de rentrer chez eux. Soit ils voulaient fuir l’épidémie, soit ils avaient perdu leur travail. Et ce retour ne s’est pas forcément fait sans problèmes.

Des tensions ont éclaté de manière sporadique, en différents points du territoire. A Bucarest, la police a dû intervenir le jour de la fête de Pâque orthodoxe pour dissiper des tensions entre membres de la communauté Roms.

« Ces gens vivent dans des campements, avec des conditions économiques très précaires, ils sont laissés pour compte par les autorités, explique Ciprian Necula, Sociologue, membre d'une plateforme citoyenne appelée "Aresel". A plusieurs reprises, avec notre ONG, nous avons cherché à attirer l’attention sur la situation de ces gens littéralement abandonnés par l’Etat. Et on voit aujourd’hui à quoi conduit aujourd’hui. Cela ne fait qu’aggraver les préjugés vis-à-vis des Roms qui vivent dans ces régions pauvres. Mais il n’y a pas que des Roms qui vivent dans ces situations précaires. »

Le confinement a été décrété le 23 mars. Un confinement qui, parfois, au fil des semaines, ne fait qu’exacerber les tensions entre voisins. Mais la police tend à minimiser ces tensions.

« La plupart du temps, les choses dégénèrent à cause de l’alcool », explique le colonel Dan Antonescu, conseiller du chef de la police roumaine. « Les gens font alors ressortir de vieilles disputes entre familles, les querelles de clochers. Et dans ces cas là, la situation peut déraper. Le confinement génère un sentiment de frustration. Les gens sont nerveux. Et la police est là pour faire en sorte que les choses se passent le mieux possible. Si c’est nécessaire, nous intervenons rapidement. »

Les forces de l’ordre sont assez largement déployées pour tenter de faire respecter les mesures de confinement.

D’après les autorités, le nombre de crimes violents a baissé de moitié ces dernières semaines.

Comme dans les autres Etats de l’Union européenne, le retour des expatriés a compliqué le travail des autorités en cette période de confinement. Les opérations de police obligent à déployer des moyens conséquents, et ce, alors même que les autorités ont d’autres priorités dans ce contexte de lutte contre le virus.

A ce jour en Roumanie, 11 339 personnes ont été contaminées par le Covid-19, et 631 en sont mortes.

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