Levothyrox : le laboratoire Merck condamné par la justice française

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Par Guillaume Petit
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La Cour d'appel de Lyon a condamné Merck à verser 1 000 euros à chacun des plus de 3 000 plaignants, reconnaissant un manque d'information de la part du laboratoire.

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Déboutés en première instance, plus de 3 000 utilisateurs de la nouvelle formule du Levothyrox qui se plaignaient de nombreux effets secondaires ont obtenu en appel la reconnaissance d'un manque d'information du fabricant Merck et indemnisation de 1 000 euros chacun pour préjudice moral.

Soupire de soulagement pour 3 000 plaignants et leur avocat Christophe Leguevaques dans l'affaire du Levothyrox. La Cour d'appel de Lyon a condamné ce jeudi le fabricant Merck pour défaut d'information. En cause, la nouvelle formule du Lévothyrox, un médicament administré à des personnes souffrant de problèmes de thyroïde.

Plus de 3 000 utilisateurs se sont plaints de nombreux effets secondaires. Selon l'avocat des parties civiles, le laboratoire "avait l'obligation légale d'informer directement les malades, notamment par la boite et la notice".

La justice reconnaît finalement un manque d'information de la part de Merck, à l'inverse de la décision prise en première instance. Le laboratoire devra donc verser à chacun des plaignants 1 000 euros d'indemnisation pour préjudice moral, soit plus de 3 millions d'euros en tout.

"Je crois savoir, pour en avoir parlé avec beaucoup de patients, que ce n’était pas tellement la question de savoir s’ils allaient gagner un euro, 1 000 euros ou 10 000, l’important, c’était que leur situation, leur douleur, leur malheur soient reconnus par la justice, et pour cela, je suis un peu ému parce que c’est beaucoup de travail qui semble porter ses fruits", a déclaré Christophe Leguevaques après le verdict.

Une décision "totalement incompréhensible" aux yeux de Merck, alors qu'en juin 2019, l'Agence du médicament avait publié les résultats d'une étude menée sur plus de deux millions de patients, selon laquelle le passage à la nouvelle formule du Levothyrox n'avait pas engendré de "problèmes de santé graves".

Pourvoi en cassation

Le laboratoire annonce se pourvoir en cassation. "Je rappelle que le plan d’information et de communication que nous avons mis en oeuvre en mars 2017 n’est pas un plan de communication que Merck a débloqué dans son coin et à la va-vite. C’est un plan de communication extrêmement large, robuste, qui a été construit en accord avec les autorités de santé qui l’ont validé, qui a également été construit avec des experts en endocrinologie, qui ont contribué, qui ont participé et également les associations de patients", a déclaré Florent Bensadoun, le directeur juridique de Merck.

Mais cela aurait pu être pire pour Merck. 800 utilisateurs du Levothyrox avaient décidé de jeter l'éponge après la décision rendue en première instance. Et le montant de l'indemnisation est dix fois inférieur à ce que réclamaient les plaignants.

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