Les Libanais dans la rue réclament un changement de la classe politique : ils la jugent responsable de l'explosion dévastatrice qui a détruit Beyrouth. Le bilan des victimes pourrait dépasser 300 morts dans les jours à venir.
Après la douleur, place à la colère. Des milliers de Libanais sont descendus sur la place des Martyrs, épicentre de la contestation depuis octobre dernier. Ils ont pris d'assaut le ministère des Affaires étrangères. Le pays était déjà en plein naufrage économique : la classe dirigeante est désormais accusée d'être responsable de cette catastrophe.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, était ce samedi à Beyrouth.
"Plus que tout, par cette visite aujourd’hui, par cette présence sur le site de l'explosion, les pensées que j'ai aujourd’hui sont les pensées pour mes amis libanais de Beyrouth et d'ailleurs. Des réformes sont indispensables pour renforcer la gouvernance, pour faire une sorte que l'on puisse réformer le système financier, que l'on puisse faire reculer la corruption.
Le chef de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, ainsi que le vice-président turc Fuat Oktay et le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, se sont également rendus samedi à Beyrouth.
L'UE a déjà débloqué 33 millions d'euros d'aide. L'OMS réclame 15 millions de dollars pour les hôpitaux, alors que la pandémie de covid-19 affaiblissait déjà les structures médicales. L'explosion dans le port de Beyrouth a fait plus de 6000 blessés, dont 130 dans un état critique, 60 disparus, et plus de 150 morts. Parmi eux, Nizar Najarian, un responsable du parti chrétien des Phalanges libanaises. Trois députés de ce parti ont démissionné du parlement.
L'épouse de l'ambassadeur des Pays-Bas a également succombé à ses blessures.