Les femmes du Bélarus donnent de la voix après la féroce répression contre les manifestants qui contestent la victoire du président Loukachenko. Elles forment une chaîne humaine à Minsk.
Des centaines et des centaines de femmes, parfois vêtues de blanc, le long des avenues de Minsk. Face à la violence de la police, c'est leur moyen de résister. Une chaîne humaine qui grossit tout au long de la journée, pour réclamer la libération des manifestants, près de 7000, arrêtés lors des protestations monstres contre le résultat des élections.
"Nos hommes ont été battus à mort par la police, dit Inna en pleurs. Ils sont en prison maintenant. Nous demandons à tout le monde d'arrêter. Nous voulons que nos maris et nos enfants rentrent à la maison."
C'est en souvenir des deux manifestants qui sont morts depuis dimanche qu'une cérémonie a eu lieu à Minsk, en présence du chef de la délégation de l'Union européenne au Bélarus.
Les personnes arrêtées risquent jusqu'à 15 ans de prison.
Un vent de révolte flotte sur le pays. Dans les principales usines les ouvriers réclament la démission du président Loukachenko, et la menace d'une grève plane. Des anciens policiers et militaires publient des vidéos où ils jettent leur uniforme et insigne en guise de protestation. Alexandre Loukachenko a annoncé sa victoire avec 80% des voix à la suite de la présidentielle controversée de dimanche. Son opposante a fui le pays.