Italie : la Ligue et le Mouvement 5 Étoiles n'excluent pas de participer au gouvernement

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Par Stephane Hamalian avec AFP
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Italie : le Mouvement 5 Étoiles et la Ligue n'excluent pas d'apporter leur soutien à Mario Draghi pour former un gouvernement.

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À l'issue d'une premier round de consultations ce samedi, le Mouvement 5 étoiles et la Ligue n'ont pas exclu de participer à un nouveau gouvernement formé par Mario Draghi. L'objectif de l'ex-président de la BCE est de disposer d'une majorité parlementaire afin de sortir l'Italie de l'impasse politique en pleine crise du coronavirus.

Surnommé "Super Mario" pour son rôle dans le sauvetage de la zone euro en 2012 pendant la crise de la dette, Mario Draghi a été appelé par le président Sergio Mattarella après la démission du Premier ministre Giuseppe Conte, lâché par un parti pivot membre de sa coalition.

Il s'est d'ores et déjà assuré cette semaine le soutien de petits partis et groupes parlementaires, ainsi que du PD et d'Italia Viva, parti centriste de l'ex-Premier ministre Matteo Renzi qui a fait exploser le gouvernement sortant en retirant ses ministres, en raison d'un désaccord sur le plan de relance. La formation du magnat et ancien chef de l'exécutif Silvio Berlusconi, Forza Italia (FI, centre-droit), s'est également engagée à l'appuyer.

Ouverture de la Ligue

Samedi matin, il a fait un pas supplémentaire vers la formation du 67ème gouvernement italien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, grâce à l'ouverture de la Ligue. "Nous sommes à disposition. Nous sommes la première force politique du pays, nous sommes une force qui doit gouverner (...). Contrairement à d'autres, nous pensons qu'on ne peut pas avancer en disant toujours non", a déclaré le chef de la Ligue, Matteo Salvini, à l'issue de son entretien avec Mario Draghi.

"Nous n'avons pas parlé et nous ne parlerons pas de postes ministériels. Nous laissons cela à d'autres. Nous le reverrons la semaine prochaine mais nous pouvons déjà dire que nous sommes d'accord sur beaucoup de choses" a-t-il ajouté.

Tout en indiquant ne pas avoir posé de conditions à la participation de son parti au gouvernement, M. Salvini a prévenu qu'il attendait la fin du round et le second cycle de consultations prévu la semaine prochaine pour se prononcer définitivement.

Le M5S se dit loyal

De son côté, le Mouvement 5 étoiles a également ouvert la voie à une collaboration, par l’intermédiaire de son leader Vito Crimi. "Si un gouvernement est formé, et lorsqu'il le sera, nous serons toujours là, avec loyauté" a-t-il affirmé ce samedi.

Le M5S, qui compte à lui seul près d'un tiers des députés et sénateurs, était pourtant loin d'être acquis à sa cause. Le Premier ministre sortant Giuseppe Conte, soutenu jusqu'au bout par le M5S dont il est très proche sans en être membre, a promis jeudi de ne pas être "un obstacle" pour M. Draghi, à qui il a souhaité "bon courage!".

Pour l'analyste Wolfgango Piccoli du cabinet Teneo, "la question n'est plus désormais +si+ Draghi pourra former un gouvernement mais +comment+, autrement dit quels partis entreront dans la coalition".

Un défi colossal

M. Draghi devrait rencontrer lundi les "forces sociales", syndicats, associations, organisations professionnelles, avant un second tour de table avec l'ensemble des partis politiques au cours des jours suivants. Pour l'économiste de 73 ans, le défi est colossal. L'Italie espère recevoir la part du lion -- environ 200 milliards d'euros -- du fonds de relance européen adopté en juillet, mais doit soumettre un plan de dépenses détaillé à Bruxelles d'ici fin avril.

La troisième économie de la zone euro bat de l'aile, laminée par les effets dévastateurs de la pandémie de coronavirus qui a déjà fait plus de 90 000 morts dans le pays. La péninsule a subi en 2020 l'une des pires chutes du PIB de la zone euro, avec un plongeon de 8,9%.

Premier pays touché par la pandémie en Europe, l'Italie avait imposé un strict confinement en mars et avril, paralysant une grande partie de son tissu économique.

Si M. Draghi ne parvenait pas à trouver une majorité parlementaire, ou s'il n'obtenait pas la confiance du Parlement après son entrée en fonction, des législatives anticipées pourraient être envisagées.

Le président Mattarella, le seul à pouvoir provoquer des élections avant le terme normal de la législature en 2023, a cependant clairement expliqué mardi qu'il voulait éviter un scrutin anticipé en pleine crise sanitaire et économique.

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