La croissance mondiale dopée par les Etats-Unis et relancée par la vaccination

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Par Euronews avec AFP
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L'institution de Washington, qui a publié mardi ses dernières prévisions mondiales à l'occasion de ses réunions de printemps, table à présent sur une croissance du Produit intérieur brut mondial de 6% cette année et de 4,4% l'an prochain.

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La récession 2020 avait été historique. L'économie mondiale se remet désormais plus vite que prévu de la pandémie, stimulée par la robuste croissance américaine et relancée par la vaccination, a annoncé mardi le FMI, qui s'inquiète toutefois d'une reprise "à plusieurs vitesses".

"Malgré la grande incertitude sur l'évolution de la pandémie, on discerne de plus en plus la sortie de cette crise sanitaire et économique", a estimé Gita Gopinath, l'économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI).

L'institution de Washington, qui a publié mardi ses dernières prévisions mondiales à l'occasion de ses réunions de printemps, table à présent sur une croissance du Produit intérieur brut mondial de 6% cette année (+0,5 point comparé à sa projection de janvier), et de 4,4% l'an prochain (+0,2 point).

"Il est vraiment difficile de parler d'une lueur d'espoir alors que nous sommes au milieu de la pandémie. Mais ce que nous avons vu, c'est une flexibilité et une capacité d'adaptation, auxquelles nous ne nous attendions vraiment pas. Lorsque nous avons fait nos prévisions et nos projections il y a six mois, alors que de nombreux pays reconfinaient, nous nous attendions à un impact beaucoup plus important. À bien des égards, les gens ont simplement appris à travailler malgré la crise sanitaire", explique Petya Koeva Brooks, directrice adjointe du département de recherche du FMI, interviewée par Euronews.

La zone euro à la traîne

Si le FMI se félicite des retombées positives de la croissance américaine dans le monde, il fait aussi le constat d'une reprise "à plusieurs vitesses" avec de "nombreux pays" qui ne reviendront pas à leur niveau d'avant la pandémie avant 2023, quand la Chine a déjà retrouvé le sien dès 2020.

Au sein même des pays avancés, l'écart se creuse avec des pays de la zone euro à la traîne : la croissance devrait atteindre 4,4% cette année, un rythme insuffisant pour effacer la contraction de 6,6% enregistrée l'an passé.

Nous pensons que le niveau d'avant la crise sera atteint pour la zone (euro) dans son ensemble au cours du premier semestre 2022
Petya Koeva Brooks
Directrice adjointe du FMI

"Nous pensons que le niveau d'avant la crise sera atteint pour la zone (euro) dans son ensemble au cours du premier semestre 2022, avec quelques différences entre les pays. L'Allemagne et la France plus tôt, puis l'Espagne et d'autres pays pas avant 2022. Bien sûr, le rythme de la vaccination est l'élément qui peut faire la différence", estime Petya Koeva Brooks.

Une croissance américaine robuste

Pour les Etats-Unis, qui ont récemment adopté un plan d'aides de 1 900 milliards de dollars, les projections de croissance pour 2021 et 2022 s'établissent respectivement à 6,4% (+1,3 point) et 3,5% (+1 point).

La première économie du monde reprend de la vigueur grâce à une campagne de vaccination accélérée – plus de 3 millions de doses injectées par jour – ce qui a permis d'assouplir les restrictions dans les secteurs de la restauration, de l'hôtellerie et du tourisme.

Les Etats-Unis sont même "la seule grande économie" dont le PIB 2022 va dépasser la prévision qui avait été faite avant la pandémie, souligne le FMI.

Ailleurs dans le monde, la Chine et l'Inde vont enregistrer des bonds de leur PIB supérieurs à la moyenne mondiale (+8,4% et +12,5% respectivement) mais la zone Amérique Latine et Caraïbes va s'accroître de seulement 4,6% après un plongeon de 7% en 2020.

Les pays émergents et les pays à bas revenus devraient souffrir encore longtemps en raison de ressources budgétaires limitées et d'une vaccination poussive.

"Grand degré d'incertitude"

Le FMI reconnaît qu'un "grand degré d'incertitude" entoure ses projections mondiales qui pourraient ainsi être meilleures si la vaccination s'accélérait partout dans le monde ou au contraire, être moins bonnes si la pandémie venait à se prolonger en raison de l'apparition de variants du nouveau coronavirus.

Gita Gopinath recommande de garder le cap en matière de politique monétaire et de continuer à soutenir les économies, mais avec des plans de relance "plus ciblés". Elle s'est également dite "favorable" à l'imposition d'un impôt mondial minimum sur les sociétés, au lendemain d'un appel en ce sens de l'administration Biden.

Les gouvernements sont confrontés à une évasion fiscale à grande échelle et au transfert d'argent vers les paradis fiscaux, ce qui "nous préoccupe beaucoup" parce que cela "réduit l'assiette fiscale sur laquelle les gouvernements peuvent percevoir des revenus et effectuer les dépenses sociales et économiques nécessaires", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse.

"Nous sommes donc très favorables à un impôt global minimum sur les sociétés", a-t-elle ajouté. "Si tous les regards sont tournés vers la pandémie, il est essentiel de faire des progrès en matière de résolutions des tensions commerciales et technologiques", a également souligné Gita Gopinath.

A l'avenir, les pays devront aussi se concentrer sur le rattrapage scolaire et sur la requalification de millions de travailleurs dont les emplois auront disparu à jamais avec cette crise.

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