Un journaliste français enlevé au Mali par un groupe djihadiste

Olivier Dubois, lors de l'un de ses reportages au Mali, le 14 septembre 2020
Olivier Dubois, lors de l'un de ses reportages au Mali, le 14 septembre 2020 Tous droits réservés MICHELE CATTANI / AFP
Par euronews avec AFP
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Olivier Dubois, notamment correspondant pour le quotidien Libération, est apparu sur une vidéo où il explique avoir été enlevé début avril à Gao.

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Le quotidien Libération était sans nouvelles de l'un de ses collaborateurs depuis presque un mois. Olivier Dubois, correspondant pour le journal français au Mali depuis plus d'un an, est apparu la nuit dernière sur une vidéo où ce journaliste de 46 ans affirme avoir été kidnappé dans ce pays début avril, par des djihadistes affiliés à Al-Qaïda. La provenance de cette vidéo circulant sur les réseaux sociaux n'a pas pu être, pour l'heure, établie.

Un responsable aux Affaires étrangères françaises à Paris a confirmé à l'Agence France Presse "la disparition" d'Olivier Dubois, qui collabore avec des d'autres médias français, dont le Point Afrique.

Dans cette brève vidéo d'une vingtaine de secondes, Olivier Dubois explique avoir été enlevé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), principale alliance djihadiste au Sahel.

Assis par terre, les jambes croisées sur une toile de couleur verte, dans ce qui semble être une tente, il dit s'adresser à sa famille, à ses amis et aux autorités françaises "pour qu'elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour me faire libérer".

Le journaliste, vêtu d'un costume traditionnel rose clair, la barbe bien taillée, regarde fixement la caméra et s'exprime d'une voix ferme. Les mouvements de ses doigts et d'une jambe semblent néanmoins traduire une certaine nervosité.

"Nous confirmons la disparition au Mali de M. Olivier Dubois. Nous sommes en contact avec sa famille ainsi qu’avec les autorités maliennes. Nous procédons aux vérifications techniques d’usage", a assuré à l'AFP un responsable du ministère français des Affaires étrangères.

Le quotidien Libération, pour lequel il travaillait régulièrement depuis avril 2020, a indiqué ne pas souhaiter faire de commentaire dans l'immédiat.

Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières

Reporters sans frontières (RSF) a demandé "aux autorités maliennes et françaises de tout mettre en œuvre pour obtenir sa libération et adressons tout notre soutien à sa famille et à ses proches". L'ONG française a ajouté qu'"une semaine après que des journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso, l’enlèvement de ce reporter est un nouveau coup très dur pour le journalisme dans le Sahel".

Il n'y avait plus de Français otage dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, une septuagénaire enlevée près de 4 ans plus tôt, par des hommes armés à Gao également, où elle vivait et dirigeait depuis des années une organisation d'aide à l'enfance.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une poussée jihadiste partie du Nord, qui a plongé le pays dans une crise sécuritaire et s'est étendue au centre du pays. Les violences se sont également propagées au Burkina Faso et au Niger voisins.

Les violences - djihadistes, intercommunautaires ou autres - ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, malgré l'intervention des forces de l'ONU, française et africaines.

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