488 journalistes emprisonnés dans le monde en 2021, un record selon Reporters sans frontières

Archives - manifestation à Paris contre l'emprisonnement de journalistes en Iran, le 10/07/2012
Archives - manifestation à Paris contre l'emprisonnement de journalistes en Iran, le 10/07/2012 Tous droits réservés Francois Mori/AP
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Un nombre record de 488 professionnels des médias sont emprisonnés dans le monde, déplore RSF dans son bilan annuel, qui comptabilise toutefois un nombre de journalistes tués (46) au plus bas depuis 20 ans.

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L'ONG de défense des médias Reporters sans frontières (RSF) a publié son rapport annuel. Et deux chiffres se dégagent :
- 488 journalistes sont emprisonnés dans le monde, c'est un record.
- 46 journalistes ont été tués, c'est le chiffre le plus bas depuis 20 ans.

NOMBRE RECORD DE JOURNALISTES EMPRISONNÉS

D'après RSF, 488 professionnels des médias sont emprisonnés dans le monde.

"Jamais depuis la création du bilan annuel de RSF en 1995 le nombre de journalistes emprisonnés n'avait été aussi élevé", constate l'ONG de défense de la liberté de la presse, dans un communiqué publié ce jeudi.

Cette hausse exceptionnelle, de l'ordre de 20% en un an, "est principalement le fait de trois pays", à savoir la Birmanie, le Bélarus et la Chine, dont la loi de sécurité nationale imposée en 2020 à Hong Kong a provoqué une augmentation en flèche des détentions de journalistes dans ce territoire, pointe RSF.

"Jamais non plus RSF n'avait recensé autant de femmes journalistes détenues", au total 60, soit un tiers de plus qu'en 2020, déplore l'association.

Si les hommes représentent toujours l'essentiel des journalistes emprisonnés dans le monde (87,7%), le Bélarus est le pays qui a mis sous les verrous plus de femmes journalistes (17) que de confrères masculins (15).

Les cinq pays où le plus grand nombre de journalistes étaient détenus au 1er décembre :

  1. la Chine (127)
  2. la Birmanie (53)
  3. le Vietnam (43)
  4. le Bélarus (32)
  5. l'Arabie Saoudite (31)

NOMBRE DE JOURNALISTES TUÉS AU PLUS BAS

Le nombre de journalistes et professionnels des médias tués, avec 46 morts, a atteint son niveau le plus bas en 20 ans, constate l'organisme.

"Cette tendance à la baisse, qui s'est accentuée depuis 2016, s'explique notamment par l'évolution des conflits régionaux (Syrie, Irak et Yémen) et la stabilisation des fronts après les années 2012 et 2016, particulièrement meurtrières", analyse RSF.

La majorité de ces morts sont des assassinats : "65% des tués sont sciemment ciblés et éliminés", dénonce l'association.

Les pays où il y a eu le plus de journalistes tués en 2021 :

  • Mexique (7 journalistes tués)
  • Afghanistan (6)
  • Yémen (4)
  • Inde (4)

JOURNALISTES RETENUS EN OTAGE

RSF comptabilise aussi au moins 65 journalistes et collaborateurs de médias retenus en otage dans le monde, soit 2 de + que l'an passé.

Les pays où les journalistes sont pris en otage :

  • Syrie (44 journalistes)
  • Irak (11)
  • Yémen (9)
  • Mali (1, le journaliste français Olivier Dubois, retenu depuis avril).

PRIX NOBEL DE LA PAIX

Pour finir sur une note plus optimiste, on retiendra aussi que 2021 a vu deux journalistes récompensés par le prestigieux prix Nobel de la paix.

Il s'agit de la Philippine Maria Ressa et du Russe Dmitri Mouratov.
Le comité Nobel a ainsi voulu honoré leur "courageux combat en faveur de la liberté d’expression”, au moment où la démocratie et la liberté de la presse sont confrontées à des menaces multiples.

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