25 morts dans une sanglante opération anti-drogue dans une favela de Rio

25 morts dans une sanglante opération anti-drogue dans une favela de Rio
Tous droits réservés Silvia Izquierdo/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
Tous droits réservés Silvia Izquierdo/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved.
Par euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Au moins 25 personnes ont été tuées jeudi dans une favela de Rio de Janeiro pendant une opération antidrogue, la plus meurtrière de toute l'histoire de la métropole brésilienne et de l'Etat dont elle est la capitale.

PUBLICITÉ

Une colère qui explose dans les rues de Rio de Janeiro. Sur ces images, quelques dizaines d'habitants d'une favela du nord de la ville brésilienne sont descendus dans les rues pour exprimer leur colère contre la police, après l'opération antidrogue menée par les forces de l'ordre jeudi qui a viré au bain de sang.

24 "suspects" sont morts lors de ce raid ainsi qu'un policier. C'est le bilan le plus lourd depuis 2016 pour une opération de ce type. Le quartier, considéré comme une base du plus grand gang de Rio, s'est arrêté de vivre quand les tirs ont retenti partout, jusque chez certains habitants.

"Vers 8 heures ce matin, un criminel est entré dans ma maison, et comme je vis dans une favela, je n'avais aucun moyen de l'empêcher d'entrer", raconte une habitante du quartier. "Il avait une blessure par balle et ensuite la police est venue et a demandé si des membres de gangs étaient dans la maison. J'ai fait un signe de tête, parce que je ne voulais pas mettre ma famille en danger. Alors la police est entré et a tué le gamin dans la chambre de ma fille".

Selon la police, l'opération a été menée contre des trafiquants de drogue accusés de recruter des mineurs.  Elle assure que "tous les protocoles ont été respectés" pour ouvrir le feu.

Mais Silvia Ramos, coordinatrice de l'ONG Réseau d'observatoires de la sécurité publique, a dénoncé "une opération mal planifiée qui, après la mort d'un policier, a viré à l'opération de vengeance". "Qui sont les morts? Des jeunes noirs. Et c'est pour ça que la police parle de 24 suspects. Il suffit d'être noir et d'habiter une favela pour devenir un suspect", a-t-elle affirmé à l'AFP.

L'opération s'est déroulée en dépit d'un arrêt de la Cour suprême interdisant à la police de mener des raids dans les favelas pendant la pandémie, sauf dans des "circonstances absolument exceptionnelles". Au moins deux personnes ont d'ailleurs été blessées alors qu'elles voyageaient dans le métro aérien.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Macron au Brésil : un renouveau dans les relations entre les deux pays

Brésil : Jair Bolsonaro accusé d'avoir bénéficié d'un "faux" certificat de vaccin anti-Covid

NO COMMENT : le Brésil confronté à une épidémie de dengue sans précédent