Comment ces journalistes ont été espionnés via Pegasus par le gouvernement hongrois

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Par adam magyar
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En Hongrie, quatre journalistes ont été victimes du logiciel espion Pegasus, acheté par Budapest à Israël. La Hongrie, qui fait partie de l'Union européenne, dirigée par le conservateur Viktor Orban, espionne donc des membres de la société civile.

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Dans la rédaction de l'hebdomadaire HVG, c'est l'inquiétude. Le journaliste Dávid Dercsényi qui travaille ici a été espionné, via son téléphone. En Hongrie, quatre journalistes ont été victimes du logiciel espion Pegasus, acheté par Budapest à Israël. La Hongrie, qui fait partie de l'Union européenne, dirigée par le conservateur Viktor Orban, espionne donc des membres de la société civile, et même l'épouse de David Dercsényi.

"Il y a tout dans un téléphone, explique ce dernier. Sa vie privée, ses messages, nos enfants. Évidemment, les gens vivent leur vie sur leur téléphone maintenant, ils échangent des messages, ils envoient des photos, et ces informations familiales n'ont rien à faire devant une équipe de renseignement."

Plus de 80 journalistes de 17 journaux dans 10 pays ont travaillé pendant des mois pour élucider cette affaire qui dépasse les frontières hongroises. L'équipe technologique d'Amnesty International a examiné 50 téléphones portables, dont 25 se ont été clairement infectés par Pegasus.

"Cette histoire a prouvé qu'il est possible d'acheter des logiciels espions et des logiciels d'espionnage de manière totalement non réglementée, s'inquiète Demeter Áron, responsable de programme à Amnesty International Hongrie, puis de les utiliser pour surveiller les gens et, dans certains cas, détruire leur vie."

Le téléphone du journaliste d'investigation de Direkt36, András Szabó, a également été piraté. Selon l'enquête, son téléphone portable a été surveillé à deux reprises, les deux fois dans les semaines qui ont suivi la publication d'un article important.

"Je me suis demandé s'ils étaient curieux de connaître mes sources, s'ils voulaient savoir avec qui j'étais en contact, à qui je parlais, nous explique András Szabó. Évidemment, je me demandais aussi si j'avais involontairement mis ces personnes en danger, mais je ne peux malheureusement pas répondre à ces questions."

L'affaire a suscité un tollé international.

La nouvelle du scandale des écoutes a fait la une des principaux médias étrangers, mais la presse hongroise pro-gouvernementale n'en a pratiquement pas parlé. Du côté du gouvernement, la première à parler de l'affaire a été la ministre des Familles, Katalin Novák, mais elle s'est contentée de dire qu'elle ne s'occupait pas des rumeurs de la presse.

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