Le gouvernement autrichien a annoncé ce mercredi la suspension de la loi sur la vaccination obligatoire contre le Covid-19. La mesure était entrée en vigueur le 5 février.
Le gouvernement autrichien a annoncé mercredi la suspension de la loi sur la vaccination obligatoire contre le Covid-19, un mois à peine après son entrée en vigueur, face à une plus faible dangerosité du variant Omicron.
"Nous avons décidé de suivre l'avis de la commission d'experts et de suspendre le texte", a annoncé la ministre chargée de la Constitution Karoline Edtstadler, lors d'une conférence de presse à Vienne.
"Nous ne voyons pas en ce moment la nécessité de mettre en place l'obligation vaccinale au vu du variant actuel qui provoque des symptômes moins sévères que le variant Delta auparavant dominant", a-t-elle expliqué.
Dans ce contexte, "cette atteinte aux droits fondamentaux" ne paraît pas "justifiée", pas "proportionnelle" au risque posé par la pandémie de coronavirus, a ajouté Karoline Edtstadler.
Un point d'étape sera fait dans trois mois. "Tout comme le virus ne cesse d'évoluer, nous devons aussi être flexibles et adaptables", a souligné la ministre.
Forte opposition à la loi
La loi était entrée en vigueur le 5 février, une mesure inédite dans l'Union européenne (UE) et qui avait suscité une forte opposition d'une partie de la population de 8,9 millions d'habitants.
Pendant plusieurs semaines après l'annonce du projet en novembre, des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour fustiger une mesure qualifiée de "radicale et liberticide".
Des sanctions de 600 à 3 600 euros
L'ensemble des résidents de plus de 18 ans dans ce pays de 8,9 millions d'habitants étaient concernés par la loi, à l'exception des femmes enceintes, de ceux qui ont contracté le virus il y a moins de 180 jours et enfin de ceux qui pouvaient se faire exempter pour raisons médicales.
Les contrôles devaient débuter mi-mars, avec des sanctions variant de 600 à 3 600 euros.
Le taux de vaccination n'a pas décollé
La mesure n'a pas permis de faire décoller notablement le taux de vaccination qui se situe toujours autour de 70 % de la population, soit en deçà des niveaux observés en France ou en Espagne.
Le pays alpin déplore plus de 15 000 décès depuis l'émergence de la pandémie. Il enregistre actuellement des dizaines de milliers de nouveaux cas chaque jour, près de 48 000 jeudi, un record, sans que le système hospitalier ne soit pour autant débordé.